Auguste Burdeau

Auguste Burdeau
Illustration.
Fonctions
Président de la Chambre des députés

(5 mois et 7 jours)
Législature VIe
Prédécesseur Jean Casimir-Perier
Successeur Henri Brisson
Ministre des Finances

(5 mois et 27 jours)
Président Sadi Carnot
Président du Conseil Jean Casimir-Perier
Gouvernement Casimir-Perier
Prédécesseur Paul Peytral
Successeur Raymond Poincaré
Ministre de la Marine et des Colonies

(5 mois et 30 jours)
Président Sadi Carnot
Président du Conseil Émile Loubet
Alexandre Ribot
Gouvernement Loubet
Ribot I
Législature VIIe
Prédécesseur Godefroy Cavaignac
Successeur Henri Rieunier
Député

(9 ans, 1 mois et 24 jours)
Élection
Réélection 22 septembre 1889
20 août 1893
Circonscription Rhône
Législature IVe, Ve et VIe
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lyon, Rhône
Date de décès (à 43 ans)
Lieu de décès 7e arrondissement de Paris
Nationalité Française
Diplômé de École normale supérieure
Agrégation de philosophie
Profession Professeur
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Tombe d'Auguste Burdeau au cimetière du Père-Lachaise (div. 65), à Paris.

Auguste Burdeau, né le à Lyon et mort le à Paris, est un écrivain, professeur de philosophie et homme politique de la Troisième République.

Biographie

Jeunesse et études

Orphelin de père à sa naissance, Burdeau entre en apprentissage comme tisseur sur soie, tout en poursuivant son instruction pour être admis au concours d'interne au lycée impérial de Lyon, puis entre en classes préparatoires au collège Sainte-Barbe de Paris. En 1870, il intègre l'École normale supérieure de la rue d'Ulm.

Parcours professionnel

Il s'engage comme volontaire contre les Prussiens en 1870. Blessé et fait prisonnier en 1871, il est décoré de la Légion d'honneur à vingt ans.

Professeur agrégé de philosophie à Nancy, disciple de Kant, il a pour élève Maurice Barrès, Léon Daudet et Paul Claudel qui l'admira malgré des idées divergentes. Professeur au lycée Louis-le-Grand à Paris, il est nommé chef de cabinet de Paul Bert lorsque celui-ci est nommé ministre de l'Instruction publique en novembre 1881. Il est élu député du Rhône de 1885 à 1894. Le 13 juillet 1892, à la suite de la démission de Godefroy Cavaignac[1], et bien qu'il soit déjà mis en cause dans le scandale de Panama[2],[3],[4], il est nommé ministre de la Marine et des Colonies dans le gouvernement Émile Loubet[5], fonction qu'il conserve jusqu'au 11 janvier 1893. L'administration des colonies étant transférée du Ministère du Commerce à celui de la Marine, Burdeau est secondé par Émile Jamais, sous-secrétaire d'État au ministère de la Marine et des Colonies, chargé des colonies. Burdeau est ensuite ministre des Finances dans le cabinet de Casimir-Perier de 1893 à 1894. Il est élu président de la Chambre des députés le , mais il meurt cinq mois plus tard. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (65e division), après des funérailles nationales[6].

Maurice Barrès le décrit sous le personnage d'un professeur de philosophie, Paul Bouteiller, dans son cycle romanesque Le roman de l'énergie nationale[7],[8]. Léon Daudet dans "souvenirs des milieux littéraires, politiques et artistiques" lui reproche d'avoir faussé son jugement en lui inculquant les principes de Kant. Il estime que la soif de l'argent l'a perverti au cours de sa carrière politique.

Décorations

Œuvre

Fontaine Burdeau, de la montée des Carmélites, à Lyon.

Défenseur de la laïcité, il est l'auteur de L'instruction morale à l'École (1884) et du Manuel d'Éducation morale (1893) démontrant que la morale n'est pas obligatoirement liée à la religion. D'après lui, le citoyen peut, sans aucune référence a une divinité ou à une croyance, être un homme d'une totale probité. Auguste Burdeau rédige une étude sur la famille Carnot. La mort interrompt son œuvre alors qu'il préside la Chambre des députés.

Il est à l'origine de l'expression d'« ordre social désirable » qui caractérise la volonté d'un État d'assurer une mission générale d'organisation de la vie sociale en fonction de l'intérêt général.

Il a traduit en français en 1885 l'œuvre majeure d'Arthur Schopenhauer, Le Monde comme Volonté et comme Représentation. Cette traduction, saluée par Friedrich Nietzsche[9], fit référence aux XIXe et XXe siècles.

Il a un monument et une rue à Lyon, en bas des pentes de la Croix-Rousse, au pied de l'amphithéâtre des Trois-Gaules, mais la statue en pied a disparu, fondue sous l'occupation.

Sources

Notes et références

  1. Le royaume du Dahomé face à la pénétration coloniale par Luc Garcia P. 120-121 Ouvrage consultable sur le site du Google Livres.
  2. Louis Ricard le dénonce en octobre 1892 comme l’artisan des manœuvres dilatoires contre un procès public : Maurice Barrès, Leurs figures, Nelson, Éditeurs, , « II. Premiers roulements de tonnerre », p. 27-42.
  3. Guy Thuillier, « Le procès de l'oligarchie : Quesnay de Beaurepaire contre les politiciens en 1893 », La Revue administrative, 56e année no 336,‎ , p. 588-595
  4. Jean-Louis Escudier, Edmond Bartissol (1841-1916), Paris, CNRS Éditions, coll. « CNRS Histoire », , 320 p. (ISBN 9782271057983, DOI 10.4000/books.editionscnrs.35737), « VII. Chimères et désillusions à Panama »
  5. Émile Jamais - Notice Biographique.
  6. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 76.
  7. J.-Fr. Sirinelli, « Littérature et politique : le cas Burdeau-Bouteiller », Revue Historique, vol. 272, no 1 (551),‎ , p. 91-111
  8. Arnaud Teyssier, La IIIe République de Félix Faure à Clemenceau, Pygmalion 2001
  9. Dans Nietzsche contra Wagner, « Dans cette France de l’Esprit, qui est aussi la France du Pessimisme, Schopenhauer est davantage parmi les siens qu’il l’a jamais été en Allemagne ; son chef d’œuvre deux fois traduit, la seconde fois d’excellente manière, de sorte qu’aujourd'hui je préfère encore le lire en français... »

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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