Bataille du Port-Ringeard

« Mauldits Angloys[1] »

Bataille du Port-Ringeard

Informations générales
Date
Lieu Entrammes, au lieu du Port-Raingeard
Issue Victoire de l'Armée royale
Belligérants
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Angleterre Royaume d'Angleterre
Ligue catholique
Commandants
François d'Espinay de Saint-Luc
John Norreys

Huitième guerre de religion (1585–1598)

Batailles

Guerres de Religion en France


Prélude


Première guerre de Religion (1562-1563)


Deuxième guerre de Religion (1567-1568)

  • Surprise de Meaux (1567)
  • Michelade (1567)
  • Saint-Denis (1567)
  • Chartres (1568)
  • Paix de Longjumeau (1568)

Troisième guerre de Religion (1568-1570)


Quatrième guerre de Religion (1572-1573)


Cinquième guerre de Religion (1574-1576)


Sixième guerre de Religion (1577)


Septième guerre de Religion (1579-1580)


Huitième guerre de Religion (1585-1598)
Guerre des Trois Henri


Rébellions huguenotes (1621-1629)


Révocation de l'édit de Nantes (1685)

Données clés

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La bataille du Port-Ringeard a lieu le dans le cadre des guerres de religion. Elle oppose l’armée royale aidée d'auxiliaires anglais à l’armée ligueuse.

Circonstances

Rien d'important ne s'entreprenant en Bretagne à cause du changement de gouverneur, François d'Espinay de Saint-Luc, lieutenant-général de la province, voulait occuper sa troupe composée de deux régiments levés en Poitou, d'un certain nombre de cavaliers et d'environ 4 000 auxiliaires anglais; il vient ravager les environs de Laval, avec le dessein de tenter quelque chose contre la ville même, si la circonstance semblait favorable.

Il fait traverser la Mayenne près du Port-Ringeard, à un détachement d'environ 300 Anglais, destiné à protéger le passage du reste de la troupe. On en est averti à Laval ; le sieur de la Perraudière, lieutenant de Urbain de Laval Boisdauphin, prend bientôt pris son parti d'aller attaquer la petite avant-garde anglaise, et les habitants, irrités des incendies, volleries, et autres massacres de l'ennemi, s'unissent à lui pour les repousser. À leur tête marchent le sieur de la Gervaisière, capitaine de la ville, et René des Montilz, sieur de Montavallon, élu, et d'autres bourgeois des plus notables.

Le , assailli avec vigueur, la troupe adverse plie d'abord et se retire jusqu'à la rivière avec de très grandes pertes[2]. Mais Saint-Luc, voyant le danger des siens, passe lui-même la Mayenne avec un détachement considérable et John Norreys le général anglais. Ils chargent à leur tour les Ligueurs, une troupe moins nombreuse et moins aguerrie, la forcent à battre en retrait, la poursuivent jusqu'aux faubourgs de Laval et se vengent de la journée d'Ambrières, en ne faisant point de quartier[3].

Plus de 300 hommes de la troupe lavalloise demeurent sur le champ de bataille. Pourtant Saint-Luc n'ose poursuivre son avantage et d'essayer d'entrer dans Laval. Il demeure aux environs, à Parné et à Entrammes, d'où il ne tarde pas à retourner en Bretagne. Pour Jacques Le Blanc de La Vignolle, la ville eût été prise et pillée sans l'arrivée d'Urbain de Laval-Boisdauphin qui entra par la porte Beucheresse avec 300 cavaliers et rassura les habitans.

Le récit est décrit aussi par Philippe Duplessis-Mornay et Jacques Le Blanc de La Vignolle[4].

104 Lavallois, ouvriers, bourgeois, prêtres périssent. Peut-être faut-il ajouter à ce nombre les soldats de la garnison. On peut retrouver certains des noms dans le manuscrit de Claude Belot.

Bibliographie

  • Un petit manuscrit de Claude Belot[5], 1650, de Laval, contenant quelques recherches sur l’Histoire de la ville et en particulier une liste des victimes de la Bataille du Port-Ringeard, avec une courte relation de cet incident, est présent dans le Fonds Couanier.
Liste
  1. J'ay diligemment et curieusement recherché, dit-il, les noms et qualités (des habitants) pour en estre mémoire perpétuel et recommandation ès prières des gens de bien comme estant du nombre des martyrs morts pour la déffence de nostre mère Saincte Eglize catholique, apostolique et romaine, et pour la tuition de cette ville; relaissant à messieurs les gens de guerre et chefs de compagnie à faire registre de leurs compagnons :
  • Ceux de la ville.

1. Vénérable et discret Maître François Marchais, prestre, chanoine de Saint-Tugal. 2. Maître Jean Maingot, prestre, secretain dudict Saint-Tugal. 3. Maître Guillaume Guays, licentié es droitz, procureur fiscal de Laval. 4. Maître André Gougeon, advocat et eschevin. 5. Maître Robert Sauquet, sieur de la Bourdinière. 6. Noble Simon Saulmon, sieur du Plessis, de Saint-Jean-sur-Mayenne. 7. Pierre Guays, sieur des Loges, frère dudict sieur procureur fiscal. 8. Guillaume Saybouez, sieur des Chesnesaye[6]. 9. Pierre Ménard, marchand drapier. 10. François Rousseau, sieur de Fontenelles. 11. Jean Maillard, sieur de la Verronnière, Maître appotiquaire. 12 13 et 14. Hélie Perrier, Notaire, et ses deux fils. 15. François Prod'homme, sieur de Réauté, marchand. 16 Maître Jean Branchu, clerc du sieur de la Papilonnière, advocat. 17. Félix Beudin, sieur de Barge, le jeune, marchand. 18. René Enjubault, sieur du Grand-Mesnil. 19. François Queruau, sieur de Forgolles. 20. Maître Pierre Croissant, scribe. 21. René Sigoigne, d'Avénières, potier de terre. 22. André Bourdon, charpentier. 23. Guillaume Le Silleux, mercier des Halles. 24. Pierre Gigondeau, gantier et plassier[7]. 25. Mathurin Pillard, carreleur de souliers. 26. Jean Marchand, tavernier près de la boucherie. 27. Jean Vauzelles, escardeur, voisin dudict Marchand. 28. René Saillard, sergent royal de la Bruslatte, réffugié près la Sainte-Trinité. 29. Noël Le Royer, hoste de la cloche. 30. Jean Le Moueste, tailleur d'habitz. 31. Le fils de Denis Febuis, tailleur d'habitz. 32. Anthoine Delorme, fils du contrôleur Delorme. 33. Pierre Chappeau, carreleur de souliers. 34. Ollivier dit le Sourdaut, portefaix. 35 et 36. Gervaise Bourdon, tailleur d'habitz et son compagnon. 37. Gilles Brunet, cordonnier. 38. René Taunoy, sieur de Vauchoisy, marchand. 39. Issaac Beaugard, messager de Laval à Paris. 40. Un nommé Simon, lissier. 41. Nicolas Carré, tailleur d'habitz. 42. Jacques Fouin, carreleur de souliers. 43. Coiquetière, monteur d'arquebuzes. 44. Maître René, tailleur du sieur de Biragues. 45. Pierre Rivault, sieur de Nalière. 46. Issaac Le Bastard de Montigné, de Gousserie et y demeurant. 47. Pierre Tirreau, tambour de ville. 48. Un nommé Simon Dygonnais, mary de la servante du curé de Saint-Isle. 49. Julian Gaudin, demeurant aux trois moulins.

  • Du faubourg Saint-Martin.

50. Maître René des Montilz, sieur de Montavallon, esleu à Laval. 51. Michel Haireau, la trape, tavernier et sergent de bande. 52. Jean Pieau, marchand bourrelier. 53. Jean Besnard, cordonnier. 54. François Roche, lanfaicier[8], demeurant au Grifon. 55. Gatian Le Lamier, esguilletier. 56. Le ponpelier, mary de la Nanette. 57. Christophe Guyar, tissier en toiles. 58. Le fils de Laubépin. 59. Estienne Poulain, tailleur d'habitz. 60. Guyon Gastineau, serrurier. 61. Michel Margallé, tissier. 62. Jean Boulain, tissier. 63. Jean Commère, tissier. 64. Jean Le Faucheux, dit la Croix, cordonnier de Changé, reffugié à Laval. 65. Ollivier Salmon, dit Marette, sergent royal. 66. Le serviteur de Guyon Gastineau. 67. Noël Périer, harquebusier. 68. Jean Quetier de Saint-Germain, hoste et tavernier. 69. Jean Eschard, carreleur de souliers. 70. Jean Sédillier, tissier. 71. Jean Geslot, tissier.

  • Du Pont-de-Mayenne.

72. Maître Jean du Pond, prestre de Saint-Vénérand. 73. Maître Michel Ravault, coriste du Cimetière-Dieu. 74. François du Pin, sieur du Pont, cappitaine. 75. Pierre Marcoul, le jeune, marchand de vin. 76 et 77. Deux fils de Jacques Luhier, dit Foret, lavandier. 78. Gilles Sergeul, sieur de Fougerolles, marchand. 79. Jean Berset, lavandier. 80. Pierre Gaudeu on Baudeu, marchand. 81. Pierre Le Clerc, fils de Boufrais. 82. Jean Le Clerc Galorière, fils de Manourière. 83. René Paumard, tavernier de la rue de Paradis. 84. Cyprian Coustard, sellier. 85. Guillaume Marié, monteur d'arquebuzes. 86. Mathurin des Bledz, tailleur d'habitz. 87. Le serviteur du sieur de la Boufrais. 88. Pierre Pradel, lavandier. 89. Un nommé Foucault, lavandier. 90. Jean Cornuau, Les Planches. 91. Jean Georget, lavandier. 92. René Paumard lavandier. 93. Jean Demay, escardeur de laine. 94. Maisonrouge, gendre de bon Bauden.

  • Rue de la Rivière.

95. Philippe Joly, taincturier. 96. Jacques Lucas, marchand. 97. Daniel Aubert, tissier en toilles. 98. Mathieu Margottin, tissier d'Avénières. 99. Jean Foucault, tissier du Marchis. 100. Jean Moreau, du Gué d'Orge. 101. François Eustaches, tissier près Boucheresse. 102. Guillaume Cherruau, tissier, de la rue Gaudin (rue des Chevaux). 103. Le fils de Guillaume Moullière, d'Avénières.

104. Guillaume Valleray, d'Avénières.
 

Voir aussi

Articles connexes

  • Henri IV de France
  • Charles de Mayenne
  • Ligue catholique
  • Huitième guerre de religion (1585–1598)
  • Liste des batailles du XVIe siècle

Sources

  • « Bataille du Port-Ringeard », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
  • Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval (818-1855), Imp. Godbert, , 608 p. [détail des éditions] (lire en ligne)
  • Bodard de la Jacopière, Chroniques Craonnaises, p. 333.

Notes et références

  1. Du bapteme par moy soussigné curé, Jean fils de défunt Jean Menard sieur de la Senelle décédé à la derotte du Port Raingeard faite par les mauldits Angloys, et de Nicolle Beudin (?) et honorable homme Jean Carton . . . honorable femme Charlotte Courte, fait ledit jour et an que dessus, signé Bason, . . . (etc ? et autres ?) Besnier. Registre paroissial, Trinité de Laval
  2. 30 ou 40 hommes jetés dans la rivière.
  3. Charles Maucourt de Bourjolly indique qu'après leur premier succès, les habitants s'arrêtent au Port-Ringeard à vider bouteille et s'y laissent surprendre. Jean du Mats de Montmartin, auteur contemporain et protestant, ne mentionne nullement cette circonstance.
  4. L'on parle souvent de la déroute du Port-Raingeard arrivée en 1592, nos habitans ayant été défaits dans une sortie près la porte de la Houssaie (Porte marinière sur la Mayenne) par les troupes de Mr de Saint-Luc et du (Guimenil Nourry ?) anglois du parti du roi. Les habitans mal gouvernés et conduits par un nommé Perraudière quoique vaillant de sa personne, établi gouverneur en l'absence de Urbain de Laval, sieur du Bois-Dauphin qui tenoit pour la ligue, doivent apprendre par leur danger à la postérité qu'il faut à des bourgeois se tenir en leurs murailles. La ville eût été prise et pillée sans l'arrivée du sr de Bois-Dauphin qui entra par la porte Beucheresse avec 300 cavaliers et rassura les habitans.
  5. Il s'intule Claudius Belot, rhetor Lavallensis. Un peu plus tard, un Claude Belot fut nommé par Louis XIII, abbé d'Evron. Il semble pour Couanier de Launay que ce soit le même personnage.
  6. Seigneur des Chesnes-Secs à Changé
  7. Pelletier
  8. Filassier.
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