Censure des questions chinoises à l'étranger

La censure à l'étranger des questions chinoises fait référence à la censure en dehors de la République populaire de Chine de sujets considérés comme sensibles par le Parti communiste chinois au pouvoir. Les sujets censurés incluent le statut politique de Taïwan, les droits de l'homme au Tibet, les camps d'internement du Xinjiang et le génocide ouïghour, les manifestations et le massacre de la place Tiananmen en 1989, les manifestations de Hong Kong de 2019-2020, la dissimulation de l'épidémie et des origines du COVID-19, la persécution du Falun Gong et des problèmes plus généraux liés aux droits de l'homme en Chine.

La censure est pratiquée par des entreprises étrangères souhaitant faire des affaires en Chine, un phénomène croissant compte tenu de la taille du marché chinois et du volume énorme de consommateurs[1],[2],[3],[4],[5]. Les entreprises cherchant à éviter d'offenser le régime chinois et leurs clients chinois se livrent à l'autocensure, ainsi qu'à des sanctions disciplinaires contre leurs employés ayant offensé le régime[1]. Sous la pression du régime chinois, certaines entreprises se sont excusées ou ont fait des déclarations en faveur de la politique du régime[6],[7].

Le gouvernement de la République populaire de Chine rémunère les agents du Parti des 50 centimes et encourage les internautes nationalistes « Little Pink » à combattre toute dissidence contre sa position sur les questions chinoises, notamment en s'opposant à toute expression étrangère de soutien aux manifestants ou aux mouvements considérés comme séparatistes. Depuis les années 1990, la « campagne d'éducation patriotique » du pays met l'accent sur les dangers de l'influence étrangère et sur le siècle d'humiliation du pays par les puissances étrangères[8],[9].

La censure à l'étranger est également menée par des sociétés basées en Chine, telles que WeChat [10],[11] et TikTok[12],[13]. Les citoyens chinois vivant à l'étranger ainsi que les membres de leur famille résidant en Chine font également l'objet de menaces pour leur emploi, leur éducation, leur retraite et leurs opportunités commerciales s'ils expriment des critiques à l'égard du gouvernement chinois ou de ses politiques[14]. Compte tenu du peu de réaction de la part des gouvernements et organisations étrangers, ces problèmes suscitent des inquiétudes croissantes concernant l'autocensure et l'érosion de la liberté d'expression dans d'autres pays[15],[16],[17].

Notes et références

  1. a et b O’Connell, « Silencing the crowd: China, the NBA, and leveraging market size to export censorship », Review of International Political Economy,‎ , p. 1–22 (ISSN 0969-2290, DOI 10.1080/09692290.2021.1905683, lire en ligne)
  2. (en) Allen-Ebrahimian, « China is censoring Hollywood's imagination » [archive du ], Axios (consulté le )
  3. (en) « NBA-China standoff raises awareness of threat of Chinese censorship », sur axios.com, Axios, (consulté le )
  4. (en) Bill Birtles, « Cancellations, apologies and anger as China's nationalists push the boundaries of curtailing free speech », ABC News. Australian Broadcasting Corporation,‎ (lire en ligne)
  5. (en) Natasha Piñon, « The major companies censoring for China (that we know about so far) », sur Mashable, (consulté le )
  6. (en-GB) Deutsche Welle (www.dw.com), « Western firms kowtow to China's increasing economic clout | DW | 11.10.2019 », sur DW.COM (consulté le )
  7. (en) Zeynep Tufekci, « Are China's Tantrums Signs of Strength or Weakness? », sur The Atlantic, (consulté le )
  8. (en) Will Dunn, « How Chinese censorship became a global export », New Statesman,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Li Yuan, « China's Political Correctness: One Country, No Arguments », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « How China's censorship machine crosses borders — and into Western politics », Human Rights Watch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Tom Blackwell, « Censored by a Chinese tech giant? Canadians using WeChat app say they're being blocked », National Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « China's Global Reach: Surveillance and Censorship Beyond the Great Firewall », Electronic Frontier Foundation,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, « Les opérations d'influence chinoises », sur www.irsem.fr, Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire (consulté le ) : « Comme WeChat et Weibo, TikTok est une plateforme surveillée et censurée. Un rapport de l’ASPI « constate que TikTok s’engage dans la censure sur une gamme de sujets politiques et sociaux, tout en rétrogradant et en supprimant du contenu » », p. 198
  14. « Chinese Censors Crack Down On Foreigners' Speech Online », FDRLST Media,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en-GB) « China's airline censorship over Taiwan must not fly », sur Nikkei Asia (consulté le )
  16. (en-US) « Perspective | How China gets American companies to parrot its propaganda », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
  17. (en-US) Facebook et Twitter, « U.S. companies walk a fine line when doing business with China », sur Los Angeles Times, (consulté le )
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