Chatouilleuses

Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avec Les Chatouilleuses.

Cet article est une ébauche concernant les femmes ou le féminisme, la politique et Mayotte.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

Chatouilleuses

Informations
Date 1960-1970
Localisation Drapeau de Mayotte Mayotte
Caractéristiques
Revendications Réduire l'influence des autres îles de l'archipel des Comores sur Mayotte et arrimer cette dernière à la République française.
Bilan humain
Morts 1 : Zakia Madi
Arrestations 13 femmes sont condamnées dont certaines à des peines d'emprisonnement.

modifier Consultez la documentation du modèle

Les chatouilleuses, surnommées sorodats wa Maore (« soldats de Mayotte » en mahorais)[1], sont des femmes de Mayotte qui se sont battues, dans les années 1960 et 1970, pour réduire l'influence des autres îles de l'archipel des Comores sur Mayotte et arrimer cette dernière à la République française.

Action

Les chatouilleuses agissaient concrètement là où le parti Mouvement populaire mahorais ne pouvait agir. Sous la conduite de Zéna M’Déré, plusieurs centaines de femmes étaient organisées en commandos et prenaient à partie les responsables politiques comoriens en visite à Mayotte, pour les soumettre à des chatouilles et ainsi les forcer à s'aligner sur leurs positions ou à quitter l'île.

Elles ne se contentaient pas de chatouilles. Lorsque la capitale était encore à Dzaoudzi, elles jetaient toutes les nuits des cailloux sur les toits en tôle des résidences, rendant la vie impossible aux Serrez-la-main[2], c'est-à-dire les résidents favorables à l'indépendance.

Histoire

Le , Saïd Mohamed Cheikh force les quatre élus mahorais à la démission après l’assaut d'une soixantaine de chatouilleuses contre l'antenne de l'ORTF de Mayotte. Celles-ci protestaient contre un discours condescendant de Cheikh envers elles et plus généralement envers les Mahorais[3]. Treize femmes sont condamnées dont certaines à des peines d'emprisonnement.

Le , la garde comorienne, créée en 1968[4], ouvre le feu et tue Zakia Madi, l'une de ces chatouilleuses[5].

Membres notables

Postérité

L'association des femmes leaders de la vie publique à Mayotte, créée en 2012, s'est donné comme objectif de poursuivre l'engagement des chatouilleuses.

Dans la littérature

  • Alain-Kamal Martial, Zakia Madi : la chatouilleuse (pièce de théâtre), L'Harmattan, coll. « Théâtre des 5 continents / Mémoires », , 107 p. (ISBN 2-7475-6490-8, lire en ligne).
  • Soula Said-Souffou, Une vie pour la France : Hommage au combat d'une chatouilleuse de la République (recueil de poèmes en hommage à Zéna M'Déré), L'Harmattan, coll. « Poésie(s) », , 97 p. (ISBN 978-2-343-06640-0).
  • Ali Maandhui, Les Chatouilleuses de la République (roman), L'Harmattan, coll. « Lettres de l'océan Indien », , 174 p. (ISBN 978-2-343-10246-7).
  • Madi Abdou N'Tro (préf. Linda Rasoamanana), Allégeance sésame (poésie), Paris, L'Harmattan, coll. « Poètes des cinq continents » (no 720), , 57 p. (ISBN 978-2-343-16273-7).
  • Yasmina Aouny, Chatouilleuse, Edition du Signe, coll. « Trésors d'Histoires », , 142 p. (ISBN 978-2-7468-4330-1).

Notes et références

  1. a b c et d Idriss 2016.
  2. Saïd Mohamed Djohar, Mémoires du président des Comores : Quelques vérités qui ne sauraient mourir, Paris, L'Harmattan, , 344 p. (ISBN 978-2-296-99512-3, lire en ligne).
  3. Luc Legeard, « Mayotte, 101e département français : Histoire, faits et enjeux », dans Frédéric Angleviel (dir.), Les outre-mers français : Actualités et Études, vol. 1, Paris, L'Harmattan, coll. « Portes océanes », , 335 p. (ISBN 978-2-296-99652-6), p. 57–82 (65).
  4. « Hommage à Zakia Madi ».
  5. Jean-Jacques Hyest, Michèle André, Christian Cointat et Yves Détraigne, « Départementalisation de Mayotte : sortir de l'ambiguïté, faire face aux responsabilités », rapport d'information no 115, sur senat.fr, Commission des lois du Sénat, .
  6. a b et c France Inter, « Qui sont les "Chatouilleuses", ces militantes de Mayotte à qui Emmanuel Macron va rendre hommage ? », France Inter, .
  7. Anne Perzo, « Décès de "colonel Laza" : l'hommage d'Ericka Bareigts », sur Le Journal de Mayotte, .
  8. Djamilat Soidiki, « Mouchoula, grande chatouilleuse et soroda nous a quittés », Mayotte La Première, .

Voir aussi

Bibliographie

  • Yves Bruneaux, « Le commando des chatouilleuses », Jana na Leo, no 15,‎ , p. 14–18.
  • Mahmoud Ibrahime, « Les ‘chatouilleuses’ maoraises : De la lutte contre l’indépendance à la départementalisation (1960-1975) », communication dans le cadre du colloque international « Femmes, genre, colonisations (XIXe – XXe siècle) », Centre d'histoire de Sciences Po, Paris, - [audio], sur hypothèses.org, .
  • Zaïdou Bamana (dir.), Société mahoraise de presse (Somapresse), Les chatouilleuses : La révolte des femmes (1966-1976) (accompagne une exposition itinérante sur le même thème), Mamoudzou, Conseil général de Mayotte, , 27 p. (BNF 45024531).
  • Mamaye Idriss, « Le mouvement des chatouilleuses : Genre et violence dans l'action politique à Mayotte (1966-1976) », Le Mouvement social, no 255,‎ , p. 57–70 (DOI 10.3917/lms.255.0057, JSTOR 26322024).

Articles connexes

Liens externes

  • Georges Michèle, « Mayotte : "Nous voulons être comme la Lozère" », L'Express, .
  • icône décorative Portail de l’histoire
  • icône décorative Portail de la politique française
  • icône décorative Portail des Comores
  • icône décorative Portail de Mayotte
  • icône décorative Portail des femmes et du féminisme