Démocratie Herrenvolk

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Drapeau des États confédérés d'Amérique (1861–1865).
Drapeau de l'Afrique du Sud durant l'apartheid (1948–1991).
Drapeau de la Rhodésie (1965–1979).
Les États confédérés d'Amérique, l'Afrique du Sud durant l'apartheid et la Rhodésie sont considérés comme des exemples archétypaux de « démocratie Herrenvolk ». Les élections étaient généralement libres, mais le suffrage électoral n'était pas universel et était limité en fonction des catégories raciales définies, avec une gouvernance qui reflétait les intérêts du groupe racial politiquement et économiquement dominant, mais démographiquement minoritaire.

La démocratie Herrenvolk est un système de gouvernement dans lequel seul un groupe ethnique spécifique participe au gouvernement, tandis que d'autres groupes sont privés de droits[1]. L'ethnocratie (ou démocratie ethnique), dans laquelle un groupe domine l'État, est un concept apparenté.

Le terme allemand Herrenvolk, qui signifie « race supérieure », était utilisé dans le discours du XIXe siècle qui justifiait le colonialisme par la supposée supériorité raciale des Européens[2].

Origine et caractéristiques du concept

Cette forme élitiste de gouvernement est généralement employée par le groupe majoritaire pour maintenir le contrôle et le pouvoir au sein du système. Elle coïncide typiquement avec le faux semblant d'égalitarisme. Il y a une opinion qui prévaut qu'à mesure que les gens de la majorité gagnent en liberté et que les principes égalitaires sont avancés, la minorité est réprimée et empêchée d'être impliquée dans le gouvernement.

Emmanuel Todd relate que ce concept a été créé par l'anthropologue Pierre Louis van den Berghe pour définir celui de démocratie ethnique à propos de l'Afrique du Sud durant la période de l'apartheid. Dans ce pays, une partie seulement des citoyens vivaient en parfaite santé, dans une société fonctionnelle selon les règles libérales et démocratiques mais parce qu'il existait un groupe dominé[3]. En plus de l'Afrique du Sud, ce principe peut être vu aussi dans le développement des États-Unis - en particulier les États du Sud[4].

Dans ces scénarios historiques, alors même que la législation s'orientait vers le suffrage universel masculin pour les Blancs et plus tard le suffrage universel pour tous les Blancs, elle renforçait également les restrictions à la participation politique des Noirs et confirmait leur privation de leurs droits[5].

Références

  1. (en) Kenneth P. Vickery, « 'Herrenvolk' Democracy and Egalitarianism in South Africa and the U.S. South », Comparative Studies in Society and History, vol. 16, no 13,‎ , p. 309–328 (DOI 10.1017/s0010417500012469 Accès libre, JSTOR 17826)
  2. Gründer, Überseegeschichte, Stuttgart, Thomas Beck, , 254 et seq (ISBN 9783515074902), « Ideologie und Praxis des deutschen Kolonialismus »
  3. « Emmanuel Todd: “Europa debe deslegitimar a sus élites” », elDiario.es,‎ (lire en ligne)
  4. (en) T. L. Anderson, Herrenvolk Democracy: The Rise of the Alt-Right in Trump's America, 88 p. (lire en ligne)
  5. Kenneth P. Vickery, « 'Herrenvolk' Democracy and Egalitarianism in South Africa and the U.S. South », Comparative Studies in Society and History, vol. 16, no 3,‎ , p. 311–315 (DOI 10.1017/s0010417500012469, JSTOR 17826)

Voir aussi

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  • icône décorative Portail de l’Afrique du Sud
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