Ephedra sinica

Ephedra sinica
Description de cette image, également commentée ci-après
Port de la plante.
Classification Tropicos
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Gnetidae
Ordre Ephedrales
Famille Ephedraceae
Genre Ephedra

Espèce

Ephedra sinica
Stapf, 1927 [1]

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure


Ephedra sinica, l'éphédra chinois ou ma huang, est une espèce de plantes gnétophytes (gymnospermes, classe des Equisetopsida) de la famille des Ephedraceae, originaire d'Asie de l'Est.

C'est un arbuste gracile poussant en bord de mer, qui contient des alcaloïdes à action sympathomimétique et qui est inscrit depuis des millénaires dans la pharmacopée chinoise pour ses propriétés stimulantes.

Description

Ephedra sinica est un sous-arbrisseau, pouvant atteindre 40 cm de haut, à l'aspect de « balai de sorcière ». La plante est peu ramifiée, à tiges ligneuses, anguleuses, courtes ou prostrées, avec des ramifications droites ou incurvées parfois légèrement enroulées. Les entre-nœuds, de 3 à 4 cm de long sur environ 2 mm de diamètre, sont superficiellement sillonnés. Les feuilles, réduites, sont opposées, connées sur un tiers à deux tiers de leur longueur, la partie libre, subulée à étroitement triangulaire, à l'apex très pointu, a moins de 5 mm de long[2]. Les cônes mâles, à pollen, solitaires ou groupés en grappes aux nœuds, rarement terminaux, sont sessiles ou pédonculés. Ils présentent 4 paires de bractées à marge très étroite, membraneuse, à l'apex obtus ou subaigu, et 7 ou 8 anthères sessiles ou peu stipitées. Les cônes femelles, à graines, terminaux ou axillaires, sont solitaires, ovoïdes-oblongs- ou subglobuleux, et ont environ 8 mm de long à maturité. Ils présentent 4 paires de bractées, connées sur un tiers à trois quarts de leur longueur, qui deviennent rouges et charnues à maturité. Les graines, généralement au nombre de 2, sont rouge-noirâtre ou brun-grisâtre[2].

Cytologie

Ephedra sinica est une espèce allotétraploïde à 28 chromosomes (2n = 4x = 28)[2],[3].

Répartition

Elle se trouve en Chine, en Sibérie[4].

Taxinomie

Synonymes

Selon The Plant List (31 décembre 2019)[1] :

  • Ephedra flava F.P.Sm.
  • Ephedra ma-huang Tang S.Liu

Liste des variétés

Selon NCBI (31 décembre 2019)[5] :

  • Ephedra sinica var. pumila Florin

Propriétés

La plante contient des alcaloïdes dont l'éphédrine et la pseudoéphédrine (Méthyléphédrine, Pseudoéphédrine3) entre 0,2 et 1 % de la masse totale : elle a donc des propriétés stimulantes et est considérée comme produit dopant.

Elle aurait des propriétés : hypolipémiante (lipolytique), bronchodilatateur, vasoconstricteur nasal, antimigraineux[réf. nécessaire].

Usage

Pharmacopée

L'éphédra chinois, mahuang, 麻黄, est utilisé à des fins médicales depuis l'Antiquité en Chine. Il est mentionné dans le premier ouvrage de matière médicale, le Classique de la matière médicale du Laboureur Céleste, (Shénnóng běncǎo jīng, 神农本草经), compilé au Ier siècle de notre ère[6]. À la même époque, en Europe, le grec Dioscoride mentionne l'usage thérapeutique d'éphédra (probablement E. major) et le romain Pline l'Ancien se fait aussi l'écho de ces prescriptions (Histoire naturelle, vol 2, XX).

Certains pensent que cette drogue pourrait être le fameux soma[7] (religion indo-européenne), tandis que d'autres penchent pour l'amanite tue-mouches.

Les parties utilisées sont surtout les feuilles et la tige.

La médecine chinoise traditionnelle l'utilise contre l'asthme et les crises de bronchite aiguë[4]. C'est un produit piquant chaud qui libère le biao vent froid. Sa principale propriété est qu'il permet de faire la sudorification.

Dans les pays occidentaux, c'est comme énergisant qu'on utilise l'éphedra, pour perdre du poids[réf. nécessaire]. De nos jours, Ephedra sinica est considérée en Europe comme obsolète, même chez les médecins avec une orientation phytothérapeutique. Il existe en effet pour le traitement des troubles concernés des médicaments modernes, en partie dérivés de l'éphédrine, dont le rapport bénéfice risque est meilleur que celui de Ephedra sinica.

Produit dopant

Ses propriétés stimulantes en font un produit dopant, interdit par les organismes sportifs internationaux.

Elle servait notamment en arts martiaux pour ses capacités à libérer la respiration[4].

Herbal X

Une poudre dénommée Herbal Ecstasy, Herbal XTC ou Herbal X se trouve en vente sur Internet ou dans des smartshops[8].

Il s'agit d'une préparation de plantes stimulantes dont la composition est variable mais qui contient généralement principalement de l'éphédra notamment Ephedra sinica[8].

La préparation se consomme mêlée dans un liquide ; les effets sont légèrement stimulant et peuvent induire une altération de la tension artérielle, des insomnies voire des diarrhées[8].

Effets et conséquences

Son caractère stimulant peut provoquer une augmentation de la pression artérielle et une augmentation ou irrégularité des battements cardiaques[4] sur une période de consommation prolongée. Les complications peuvent alors causer des hémorragies cérébrales, des arythmies cardiaques pouvant déboucher sur des arrêts cardiaques.

L'usage prolongé peut induire des atteintes à la mémoire et à la concentration, anxiété, tremblements et insomnies[4].

Aspect culturels

Il existe un timbre de Mongolie à son effigie[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. a et b The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 31 décembre 2019
  2. a b et c (en) « 7. Ephedra sinica Stapf, Bull. Misc. Inform. Kew. 1927: 133. 1927 », sur Flora of China, Jardin botanique du Missouri (consulté le ).
  3. (en) M. Raj Ahuja, « Polyploidy in Gymnosperms: Revisited », Silvae Genetica, vol. 54, no 2,‎ , p. 59-69 (DOI 10.1515/sg-2005-0010, lire en ligne).
  4. a b c d et e Michel Hautefeuille et Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 127 p. (ISBN 2-13-052059-6)
  5. NCBI, consulté le 31 décembre 2019
  6. utilisé depuis 2000 ans donc et non pas 5000 ans comme il est parfois dit.
  7. Vincent Blondel, Soma et Haoma, Mars 2003 [1]
  8. a b et c Marie-José Auderset, Jean-Blaise Held, Jean-François Bloch-Lainé, Héroïne, cocaïne... voyage interdit, Paris, De La Martinière, coll. « Hydrogène », , 109 p. (ISBN 2-7324-2712-8)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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  • (en) Référence BioLib : Ephedra sinica Stapf (consulté le )
  • (en) Référence Catalogue of Life : Ephedra sinica Stapf (consulté le )
  • (en) Référence Flora of China : Ephedra sinica (consulté le )
  • (en) Référence GRIN : espèce Ephedra sinica Stapf (consulté le )
  • (fr + en) Référence ITIS : Ephedra sinica Stapf (consulté le )
  • (en) Référence World Checklist of Selected Plant Families (WCSP) : Ephedra sinica Stapf (1927) (consulté le )
  • (en) Référence NCBI : Ephedra sinica Stapf (taxons inclus) (consulté le )
  • (en) Référence The Plant List : Ephedra sinica Stapf  (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
  • (en) Référence Tree of Life Web Project : Ephedra sinica (consulté le )
  • (en) Référence Tropicos : Ephedra sinica Stapf (Syn. Ephedra dahurica Turcz.) (+ liste sous-taxons) (consulté le )
  • (en) Référence UICN : espèce Ephedra sinica Stapf (consulté le )
  • Référence Le jardin ethnobobotanique : Ephedra sinica - Guide de culture


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