Hansjörg Wyss

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Wyss.

Hansjörg Wyss
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait en 2015.
Données clés
Naissance (88 ans)
Berne
Nationalité Suisse
Pays de résidence États-Unis
Diplôme
Profession
Ingénieur
Entrepreneur
Activité principale
Directeur de Synthes de 1977 à 2012
Autres activités
Mécénat :
Université Harvard
Université de Zurich/EPFZ
Wyss Campaign for Nature

modifier Consultez la documentation du modèle

Hansjörg Wyss, né le à Berne, est un entrepreneur, homme d’affaires et mécène suisse.

Biographie

Origines et études

Hansjörg Wyss naît le à Berne. Il a deux sœurs cadettes, la graphiste et designer Susi Berger (de) et l'écrivain Hedi Wyss (de). Il grandit dans une famille modeste : son père est un vendeur de calculatrices, tandis que sa mère s'occupe du foyer[1],[2],[3].

Après l'école secondaire inférieure, où il doit redoubler une classe[4], puis le gymnase à Berne, il étudie le génie civil à partir de 1955 à l'École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et y obtient un diplôme d'ingénieur en 1959. Il complète quatre ans plus tard sa formation par un Master of Business Administration à l'université Harvard, obtenu en 1965[2],[3].

Pendant ses études, en 1958, il travaille quatre mois l'été comme arpenteur au Colorado[1],[2]. Très bon skieur[5] et pilote amateur[6], il couvre par ailleurs les Jeux olympiques d'hiver de 1964 à Innsbruck pour la Neue Zürcher Zeitung[1].

Parcours professionnel

Il travaille d'abord dans l'industrie textile avant de rejoindre la direction générale de Monsanto pour l'Europe à Bruxelles en 1969. Il travaille ensuite pour le constructeur automobile Chrysler au Pakistan, en Turquie et aux Philippines[2],[3].

Après avoir rencontré, grâce à sa passion pour le pilotage, l'un des fondateurs de la PME de matériel médical de pointe soleuroise Synthes, il en rejoint la société de distribution aux États-Unis en 1974, alors dans les chiffres rouges. Il en devient le directeur et copropriétaire à hauteur de 15 % en 1977, tout en la rendant indépendante de la maison mère et en obtenant une licence de production. En 1983, il rachète la totalité du capital en s'endettant de près de 50 millions de dollars[1],[7],[8].

Sous sa direction, le chiffre d'affaires de l'entreprise est multiplié par huit en sept ans (de 3,5 millions en 1974 à 28 millions en 1984), jusqu'à devenir une multinationale « leader mondial des prothèses pour fractures osseuses »[9] de plus de 10 000 employés et plus de 500 millions de dollars de chiffres d'affaires en 1999 lorsqu'elle fusionne avec l'entreprise suisse Stratec pour devenir Synthes-Stratec[1],[7],[10],[11]. Il devient président du conseil d'administration de l'entreprise en 2000[12],[13].

En 2012, il revend l'entreprise, dont il est devenu l'actionnaire principal possédant près de la moitié du capital, à Johnson & Johnson pour 21,3 milliards de dollars[14],[15].

Mécénat

Il est considéré comme l'un des plus grands philanthropes du monde[16],[5]. Signataire en 2013 de la campagne The Giving Pledge[17],[1], il a déjà fait don fin 2015 selon le magazine Forbes de 1,1 milliard de dollars pour des projets d'utilité publique[6].

Il a notamment fait don de 120 millions de dollars en 2014 à l'Université de Zurich et à l'EPFZ pour la création d'un centre de recherche consacré à la mise en pratique de la recherche fondamentale notamment en robotique et en médecine (Wyss Translantional Center, inauguré fin 2015)[18],[19],[20],[6] et d'un milliard de dollars en 2018, au travers de sa fondation et sur une période de dix ans, pour la protection de l'environnement[16],[21],[22]. Nommé Wyss Campaign for Nature, ce dernier projet vise à conserver près de 30 % de la surface de la Terre à l'état naturel en créant et conservant des parcs protégés et des réserves naturelles. Plusieurs millions d'hectares ont été acquis à cet effet dans l'ouest américain[1],[2],[21].

Il est aussi le fondateur de deux instituts portant son nom, l'un à l'université Harvard (Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering, qu'il dote à deux reprises, en 2009 et 2013, de 125 millions de dollars, devenant à ce titre le plus grand donateur de l'histoire de l'université[23]) et l'autre à Genève (Centre Wyss pour la bio- et neuroingénierie (en), pour lequel il a versé 100 millions[18]), dans l'ancien bâtiment de Merck Serono[24],[25].

Dans le domaine des arts, il a notamment soutenu l'Orchestre philharmonique de Boston[26], l'Ensemble Proton Bern (de)[26], le Musée des Beaux-Arts de Berne[26],[27], la fondation Progr (de) (située dans les anciens locaux de son école secondaire)[26] et la Fondation Beyeler à Riehen près de Bâle[28],[29].

Sur le plan social, il soutient notamment un projet visant à aider les immigrants aux États-Unis à faire valoir leurs droits en justice et des programmes de distribution de nourriture aux sans-abris[6].

Passionné de trains au point d'avoir une voie ferrée miniature avec une locomotive à vapeur sur l'une de ses propriétés de la côte est des États-Unis[1], il a notamment financé dans les années 2000 la remise en état du tronçon Gletsch-Oberwald de la ligne sommitale de la Furka[6].

Politique

Le New York Times révèle en 2021 qu'il a versé plus de 200 millions de dollars au travers de ses deux fondations pour soutenir le Parti démocrate[11],[30],[31].

En Suisse, il finance des mouvements politiques qui soutiennent les accords bilatéraux avec l'Union européenne (il est notamment l'un des fondateurs de l'association Avantage Suisse[32]) et dénonce les isolationnistes de l'UDC emmenés par un autre milliardaire, Christoph Blocher[9],[33],[34].

Il a également créé une fondation pour la paix, PeaceNexus (qui a son siège dans sa maison de Prangins dans le canton de Vaud)[6],[35], et plaide pour un impôt sur les grosses fortunes[36].

The New Criterion classe Hansjörg Wyss à l'extrême gauche[37].

Autres mandats et investissements

Il est président de la Fondation Beyeler[21] et membre du conseil d'administration de la fondation Progr (de)[6].

En 2022, il fait partie du groupe d'investisseurs qui rachète le club de football de Chelsea au Russe Roman Abramovitch pour 5,2 milliards de dollars[38].

Vie personnelle

En 2022, le magazine Forbes estime sa fortune à 5 milliards de dollars et celle de ses fondations à plus de 2 milliards[16].

Il est divorcé[16] et père d'une fille[2], Amy Wyss (en)[1]. Il a été en couple pendant cinq ans à la fin des années 2000 avec la diplomate suisse Anne Gloor, cofondatrice de sa fondation pour la paix[6].

Il vit aux États-Unis depuis les années 1970[14], un temps sur la côte est des États-Unis[21], sur une île à l'est de Boston[7] puis en Pennsylvanie, avant de s'établir dans le Wyoming, à Wilson (en)[16], pour se rapprocher de sa fille et de ses petits-enfants[2],[1].

Distinctions

Bibliographie

(de) Hedi Wyss, Hansjörg Wyss - Mein Bruder, Wettingen, eFeF, , 235 p. (ISBN 978-3905561982, présentation en ligne)

Références

  1. a b c d e f g h i et j Albertine Bourget, « Le milliardaire suisse qui veut sauver la planète », sur L'Illustré, (consulté le )
  2. a b c d e f et g (en) Marie-Christine Bonzom, (Adapted by Thomas Stephens), « Bernese billionaire works to keep West wild », sur Swissinfo, (consulté le )
  3. a b et c (de) « Hansjörg Wyss - Munzinger Biographie », sur www.munzinger.de (consulté le )
  4. (de) « Bern Freiburg Wallis - Hansjörg Wyss verrät sein Erfolgsrezept », sur Schweizer Radio und Fernsehen, (consulté le )
  5. a et b Patrick Monay, « Football anglais – Qui est le milliardaire suisse qui pourrait sauver Chelsea? » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  6. a b c d e f g et h (de) Stefan Schnyder, « Der spendable Milliardär mit Berner Wurzeln », Berner Zeitung,‎ (ISSN 1424-1021, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  7. a b et c (de) « Unbekannter Milliardär | NZZ », Neue Zürcher Zeitung,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  8. (en) « Synthes International. Company. History- 1970 – 1984 », sur ancien site officiel de l'entreprise Synthes (consulté le )
  9. a et b Arthur Grosjean, « Le milliardaire qui veut contrebalancer Blocher », 24 heures,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  10. André Mudry, « Stratec fusionne avec l'américain Synthes », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  11. a et b Servan Peca, « Hansjörg Wyss, bras financier des démocrates américains », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  12. Emmanuelle Brossin, « Un an après la fusion, Synthes-Stratec se porte comme un charme », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  13. May Piaget, « Avec ses implants et ses prothèses, Synthes-Stratec affiche une santé de fer », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  14. a et b S. B.-G., « Bio Express, Hansjoerg Wyss », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  15. Agence télégraphique suisse, « Accord entre Synthes et Johnson & Johnson », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  16. a b c d et e (en) « Hansjoerg Wyss », sur Forbes (consulté le )
  17. (en) « Hansjörg Wyss - The Giving Pledge », sur Giving Pledge (consulté le )
  18. a et b Sandrine H., « Hansjörg Wyss donne 120 millions de dollars pour un nouveau centre de recherche à Zurich », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  19. « Le cadeau de Hansjörg Wyss aux hautes écoles », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  20. Olivier Dessibourg, « A Zurich, 120 millions pour appliquer aux patients des percées médicales », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  21. a b c et d Agence télégraphique suisse, « Le mécène suisse Hansjörg Wyss verse un milliard pour protéger la nature », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  22. (en-US) Hansjörg Wyss, « Opinion | We Have to Save the Planet. So I’m Donating $1 Billion. », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  23. « Craintes pour la philanthropie en Suisse », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  24. Frédéric Lelièvre, « «Doté de 100 millions, le Centre Wyss de Genève recevra d’autres fonds en fonction de ses résultats» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  25. Ghislaine Bloch, « Benoît Dubuis dirigera le Campus Biotech Genève », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  26. a b c et d (de) Oliver Meier, « «Ich hatte eine Eins in Mathematik, eine Eins in Deutsch» », Tages-Anzeiger,‎ (ISSN 1422-9994, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  27. Lorette Coen, « Un mécène pour le Kunstmuseum de Berne », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  28. Philippe Mathonnet,, « Samuel Keller: «Les musées doivent séduire la jeune génération» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  29. Agence télégraphique suisse, « La Fondation Beyeler prévoit d’agrandir son musée », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  30. (en-US) Kenneth P. Vogel, « Swiss Billionaire Quietly Becomes Influential Force Among Democrats », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  31. « Un Suisse parmi les plus grands donateurs du Parti démocrate américain », sur rts.ch, (consulté le )
  32. (de) « Schweiz - Millionen für die Rettung der Bilateralen », sur Schweizer Radio und Fernsehen (SRF), (consulté le )
  33. (de) mw, « Millionen für den Erhalt der Bilateralen », Tages-Anzeiger,‎ (ISSN 1422-9994, lire en ligne, consulté le )
  34. « Le milliardaire Wyss prêt à financer une campagne pour les bilatérales », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  35. « «J’ai donné plus de 1 milliard de francs dans ma vie» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  36. S. B.-G., « Hansjörg Wyss: «Je crois à un impôt raisonnable sur les successions» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  37. (en) Pat Lipsky, « . . . & fall : On the Twitterati and art vandals. », sur The New Criterion, (consulté le )
  38. Richard Etienne avec les agences, « Le groupe de Hansjörg Wyss offre 5,2 milliards de dollars pour Chelsea », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  39. « Universität Basel. Ehrenpromotion der Medizinischen Fakultät », sur web.archive.org, (consulté le )
  40. (de) « Hansjörg Wyss », sur www.vet.uzh.ch (consulté le )
  41. Frédéric Rauss, « Un magistral bravo aux 872 nouveaux diplômés de l'EPFL ! », sur site officiel de l'EPFL, (consulté le )
  42. Caroline Zuercher, « Prix Gallatin – Le philanthrope Hansjörg Wyss est récompensé à Genève » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  43. (de) Simone Klemenz, « Philanthrop und Kunstförderer – Milliardär Hansjörg Wyss wird Ehrenbürger von Bern », Der Bund, (consulté le )

Liens externes

  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Base de données des élites suisses
    • Munzinger
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • LCCN
    • GND
    • WorldCat
  • icône décorative Portail de l’Espace Mittelland
  • icône décorative Portail des États-Unis