Le Parti authenticité et modernité (en berbère : ⴰⵎⵓⵍⵍⵉ ⵏ ⵜⵣⵖⵕⵜ ⴷ ⵜⵎⴰⵜⵔⴰⵔⵜ et en arabe : حزب الأصالة والمعاصرة, abrégé en PAM) est un parti politique marocain de centre gauche[2],[3],[4], créé le par Fouad Ali El Himma. Composé à l'origine de certains proches du roi[6],[7], le but du PAM était de dynamiser la vie politique marocaine et d’être une alternative à la montée en puissance des Islamistes du PJD[6].
Ce positionnement politique a été révisé après l'arrivée au secrétariat général d'Abdellatif Ouahbi, ex-militant de gauche, qui a affiché sa prise de distance avec l'Administration et initié un rapprochement avec le PJD[8].
Il est dirigé depuis 2024, par Fatima Ezzahra El Mansouri, coordinatrice de la présidence collégiale tricéphale[9],[10],[11].
Le PAM était considéré comme le « parti du roi » face aux islamistes du PJD, plus réformistes. Fondé par Fouad Ali El-Himma, le conseiller le plus proche de Mohammed VI, le parti regroupe essentiellement des notables aisés capables de financer une campagne électorale, dont notamment le milliardaire Faouzi Chaabi (deuxième plus grosse fortune du Maroc après le roi)[13].
La création de ce parti intervient aussi dans le cadre d'une initiative politique baptisée « Mouvement pour tous les démocrates » lancée par plusieurs personnalités politiques, parmi lesquels Khadija Rouissi, Ilyas Elomari et Fouad Ali El Himma, qui était notamment ancien ministre marocain délégué à l'Intérieur.
Le PAM réunit également quelques anciens prisonniers politiques et opposants du roi Hassan II[6].
En , le PAM élit un nouveau secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, figure de proue d'un courant réformiste au sein du parti, dénommé le « courant de l’avenir », qui défend une prise de distance avec l’État, l'ouverture à toutes les alliances possibles (notamment avec le PJD) et davantage de démocratie en interne[14].
Communales de 2009
Lors des élections communales du 1er juin 2009 le parti a remporté 6 015 sièges sur 27 795 circonscriptions électorales (21,7 % des voix[6]) le plaçant ainsi en première place devant le Parti de l'Istiqlal (droite conservatrice, 19,1 % des voix) et du Rassemblement national des indépendants (14,8 % des voix), qui font tous deux partie de la majorité gouvernementale[15].
Législatives de 2011
Les élections législatives de 2011 au Maroc ont lieu le , à la suite d'un référendum constitutionnel le 1er juillet de la même année qui a débouché sur une réforme de la Constitution.
Le Parti de la justice et du développement les a remportées avec 27,08 % des suffrages exprimés, ce qui lui permet d'avoir 107 sièges sur 395 au parlement.
Le Parti Authenticité et Modernité arrive quatrième, il obtient 11,90 % des suffrages exprimés ce qui lui permet d'avoir 47 sièges au parlement.
Communales de 2015
Le PAM arrive premier en nombre de sièges aux élections communales de 2015 avec 21 % des sièges, suivi de l'Istiqlal (16,2 %) puis du PJD (15,9 %). Cependant le PAM obtient de faibles scores en ville et obtient la plupart de ses voix dans les campagnes grâce aux notables ruraux. Le PJD remporte ainsi les grandes métropoles du pays comme Rabat, Salé, Tanger, Kénitra, Meknès, Marrakech, Agadir et Fès. La plupart des commentateurs marocains et internationaux estiment que le vrai grand gagnant de ces élections est le PJD [16],[17],[18],[19], surtout si l'on se réfère au nombre de voix obtenues [20] et sa progression urbaine[17],[19].
Nezha Elkoddachy[25] membre du conseil national -2016
Crises, dissensions et exclusions
Dissensions et exclusions
En 2008, Abdellah Kadiri, secrétaire du Parti démocrate national s'est retiré après que le parti ait refusé de présenter son bras droit aux législatives.
Ahmed Hilal, élu maire de Meknès en juin 2009 et ancien membre de l'Istiqlal est exclu du PAM juste après son élection en juin 2009.
Crise de 2019
En 2019 le parti traverse une crise[26]. En effet le secretaire général Hakim Benchamach expulse plusieurs cadres. Il a ainsi expulsé neuf des douze coordinateurs et secrétaires généraux régionaux dont Aziz Benazzouz, et prend plusieurs décisions contestées au sein du parti.
En mai 2019, Abdellatif Ouahbi, membre du Bureau politique, crée le groupe « l’appel pour l’avenir » qui veut réunir les « jeunes » de la formation politique[27],[28]. En juin 2019, ce groupe saisit la justice pour faire appel aux décisions prises par le secretaire général du parti, et, le 3 juin, a déposé une plainte auprès du tribunal de première instance de Rabat[29]. Le groupe souhaite également soumettre une demande d’organisation d’une session extraordinaire du conseil à Fatima Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du PAM. Une session voulue alors par 33 des 64 membres du Bureau fédéral[30].
Affaire Bioui-Naciri
En décembre 2023, deux membres du parti sont impliqués dans une affaire de trafic international de drogue. Il s'agit du président du Wydad de Casablanca, Saïd Naciri, et le président du Conseil de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui. Ils sont inculpés et placés en détention sur ordre du juge d’instruction auprès de la cour d’appel de Casablanca[31].
Ministre déléguée auprès du chef du gouvernement, chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative
Notes et références
↑« Arrêté du ministre de l'Intérieur no 2914-11 du 30 kaada 1432 (28 octobre 2011) fixant les symboles attribués aux listes de candidatures ou aux candidats appartenant aux partis politiques », Bulletin officiel du royaume du Maroc, no 5992, 3 novembre 2011, p. 2386-2387 (lire en ligne [PDF]).
↑ a et b« Le PAM se positionne au «centre gauche» », sur Le Matin (consulté le 12 septembre 2020).
↑ a et b« Législatives au Maroc : « Il n'y a pas d'islamistes modérés » », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, 3 octobre 2016 (ISSN0182-5852, consulté le 1er septembre 2023).
↑ ab et c« Maroc : aux urnes, citoyens ! – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le 1er septembre 2023).
↑(la) « Our Campaigns - Political Party - Authenticity and Modernity (PAM) », sur www.ourcampaigns.com (consulté le 8 septembre 2021).
↑ abc et dAmel Boubekeur, « Mohammed VI : dix ans de règne, toujours pas d'équilibre des pouvoirs », sur Rue89, 27 juillet 2009.
↑« Au Maroc, une bipolarisation sous contrôle du Palais », sur Orient XXI, 19 octobre 2015.
↑« La nouvelle naissance du PAM qui s'est débarrassé du legs d’Ilyas El Omari », sur Medias24, 12 septembre 2021 (consulté le 12 septembre 2021)
↑« Le 5ème congrès du PAM adopte une présidence collégiale avec un trio dirigé par Fatima Ezzahra El Mansouri », sur Le 360 Français (consulté le 10 février 2024)
↑« 5e Congrès national du PAM : fin du mandat d’Ouahbi, El Mansouri, Bensaid et Aboulghali prennent le relais », sur Telquel.ma (consulté le 10 février 2024)
↑« El Mansouri, Bensaid et Abou El Ghali pour assurer la direction collégiale du PAM », sur Le Desk, 10 février 2024 (consulté le 10 février 2024)
↑« Maroc: Naissance du parti "Authenticité et modernité" », sur Maghress (consulté le 4 septembre 2021)
↑Omar Brouksy, « Au Maroc, le « parti du roi » en campagne contre le « parti de Dieu » », sur Orient XXI, 4 octobre 2016
↑« Maroc : Abdellatif Ouahbi, nouvel homme fort du PAM – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, 10 février 2020 (consulté le 12 septembre 2021).
↑« Victoire du PAM aux élections municipales », sur maroc212.com.
↑« Élections locales : percée du parti islamiste marocain PJD », sur france24.com.
↑ a et b« Pour la presse nationale, le PJD grand vainqueur du scrutin », sur telquel.ma, 7 septembre 2015.
↑Charlotte Bozonnet, « Maroc : « La progression des islamistes est un sérieux problème pour la monarchie » », sur Le Monde, publié le 06.09.2015. mis à jour le 07.09.2015.
↑ a et b« Élections. Les premiers enseignements du srutin. », sur Médias24.com, 6 septembre 2015.
↑« Benkirane: "Le PJD est arrivé premier en nombre de voix" », sur Medias24 - Site d'information (consulté le 7 septembre 2015).
↑« Dix choses à savoir sur Hakim Benchamach, secrétaire général du PAM au Maroc », sur JeuneAfrique.com, 7 juin 2018 (consulté le 4 juin 2019).
↑ a et b« Maroc : le sacre d’Ilyas El Omari à la tête du PAM », sur Jeune Afrique, 25 janvier 2016.
↑« Maroc: Qui est Ilyas El Omari, le nouveau patron du PAM? », sur Huffington Post Maghreb, 24 janvier 2016.
↑« El Omari succède à Bakkoury », sur Le Matin, 25 janvier 2016.
↑« Facebook », sur www.facebook.com (consulté le 27 décembre 2020).
↑« La semaine mouvementée de Hakim Benchamach », sur Telquel.ma (consulté le 4 juin 2019).
↑« PAM: La jeunesse du parti lance un "appel pour l'avenir" », sur Al HuffPost Maghreb, 16 mai 2019 (consulté le 4 juin 2019).
↑« Parti authenticité et modernité: vers une sortie de crise? », sur fr.le360.ma (consulté le 4 juin 2019).
↑« Crise au PAM: les refuzniks de Benchamach recourent à la justice pour le contrer », sur Le Desk, 3 juin 2019 (consulté le 4 juin 2019).
↑« Crise au PAM: Le groupe "l'appel pour l'avenir" saisit la justice pour contrer Benchamach », sur Al HuffPost Maghreb, 3 juin 2019 (consulté le 4 juin 2019).
↑LE MATIN, « Ce que l’on sait sur l’arrestation de Naciri et Bioui dans l'affaire du trafic international de drogue », sur Le Matin.ma, 24 décembre 2023 (consulté le 11 février 2024)