Pierre Magne

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Pierre Magne
Fonctions
Député français
Sénateur de la Troisième République
Sénateur du Second Empire
Président
Conseil général de la Dordogne (d)
Biographie
Naissance
Décès
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Saint-Michel-de-MontaigneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Pierre Magne est un homme politique français né à Périgueux (Dordogne) le et mort au château de Montaigne (Dordogne) le .

Biographie

Fils de Louis Magne (1765-1836), teinturier, et de Jeanne Buis (1780-1854), Pierre Magne, après des études au collège de Périgueux, débuta modestement comme expéditionnaire à la préfecture de cette ville, où il entra grâce à la protection du général Bugeaud. Il étudia le droit à Toulouse, se fit recevoir avocat et s'inscrivit au barreau de Périgueux (1830) avant de devenir conseiller de préfecture de la Dordogne (1835), au moment où Auguste Romieu, célèbre pour ses facéties, était préfet de la Dordogne. En 1833, il avait épousé Célestine Maigne, avec qui il eut trois enfants :

Le , Pierre Magne fut élu député par le 1er collège de la Dordogne (201 voix sur 358 votants et 395 inscrits contre 111 à M. Dussolier) en remplacement de M. de Marcillac, nommé préfet, et prit place dans les rangs de la majorité conservatrice. Il présenta plusieurs rapports sur les crédits extraordinaires de l'Algérie, dans lesquels il se montra tout dévoué à son protecteur, le maréchal Bugeaud, gouverneur général de l'Algérie de 1840 à 1847. Il fut ensuite nommé rapporteur du budget des recettes. Considéré comme l'un des plus brillants éléments du parti conservateur, on lui voyait un grand avenir.

Réélu député le (219 voix sur 391 votants et 460 inscrits contre 166 à Auguste Mie), il fut nommé directeur du contentieux au ministère des Finances (1846-1847), puis, le , sous-secrétaire d'État au ministère de la Guerre sous le général Trézel (ministère Guizot), en remplacement de François Martineau des Chenez. Dans cette fonction, il fut plus particulièrement chargé des affaires de l'Algérie. Cette nomination l'amena à se représenter devant ses électeurs qui lui renouvelèrent leur confiance le (286 voix sur 399 votants contre 73 à M. Dezeimeris et 38 à M. Moyrand).

Après la Révolution de 1848, Magne quitta la vie publique, mais il ne tarda pas à se rallier à la politique présidentielle de Louis-Napoléon Bonaparte et à revenir aux affaires. Nommé sous-secrétaire d'État au ministère des Finances (), il devint ministre des Travaux publics le . Le , il fut élu représentant du département de la Dordogne en remplacement de M. Ducluzeau, décédé (40 043 voix sur 43 962 votants et 105 215 inscrits). Il conserva son portefeuille ministériel sans interruption jusqu'au , ayant été confirmé dans ses fonctions lors du remaniement du 24 janvier. Il le reprit au lendemain du coup d'État, le . Il s'en démit au lendemain du décret du confisquant les biens de la maison d'Orléans, mais il le retrouva cinq mois plus tard () et resta en place jusqu'au .

Nommé sénateur le , il prit le portefeuille des Finances le et le garda jusqu'au . Il fut alors ministre sans portefeuille du au . En cette qualité, il assista aux délibérations du Sénat relatives à un sénatus-consulte ayant trait à la reproduction par les journaux des débats législatifs (). Il reçoit la grand-croix de la Légion d'honneur en 1855[1]. S'étant trouvé en opposition d'idées avec Achille Fould, Magne donna sa démission et fut nommé par l'Empereur membre du conseil privé ().

Un décret du le rappela au ministère des Finances. Il présenta, le , un rapport favorable à l'émission d'un emprunt de 440 millions, que le montant des rentes de la dotation de l'armée devait porter à plus de 700 millions. Cet emprunt fut couvert plus de 34 fois, et le gouvernement impérial s'en applaudit comme d'un éclatant triomphe politique, tandis que la Bourse de Paris y trouvait une source d'embarras graves et prolongés ().

Dans ses appréciations confidentielles sur les candidats possibles au poste de ministre de l'Intérieur à la fin de 1868, Eugène Rouher reprochait à Magne un peu de faiblesse de caractère et de népotisme, mais, ajoutait-il, « sa faiblesse ne serait à craindre qu'en face d'une émeute, et alors la question serait militaire. Quant au népotisme, je crois la matière épuisée, et, par conséquent, les occasions rares pour l'avenir. »[2]

Pierre Magne fit encore partie de la combinaison ministérielle qui suivit le message du et fut de ceux qui tentèrent, d'accord avec les chefs du Tiers Parti, de réaliser les promesses libérales de l'Empire parlementaire. Après l'échec de cette tentative, il se retira avec ses collègues le devant le cabinet d'Émile Ollivier qui, d'ailleurs, aurait souhaité qu'il prenne le portefeuille des Finances, mais au dernier moment, il lui fut préféré un des ténors du Tiers Parti, Louis Buffet (). Magne revint au gouvernement, mais pour peu de temps, le , toujours comme ministre des Finances. Il contresigna la loi relative au cours légal des billets de banque et présida à la souscription de l'emprunt de 750 millions.

Tombé avec le Second Empire le , il fut élu député à l'Assemblée nationale par le département de la Dordogne le , en remplacement d'Adolphe Thiers qui avait opté pour le département de la Seine (44 526 voix sur 85 256 votants et 143 837 inscrits contre 34 307 à M. Montagut, républicain radical). Il siégea au centre droit, vota avec les conservateurs monarchistes, notamment pour la chute de Thiers le 24 mai et fit partie de plusieurs commissions financières.

Il redevint ministre des Finances dans le premier et le deuxième cabinet Broglie, du au . Il fut maintenu dans ces fonctions dans le cabinet Courtot de Cissey le . Comme ministre, il prit part à plusieurs débats parlementaires concernant ses attributions et eut à effectuer le paiement du dernier milliard de la contribution de guerre. Préférant l'impôt à l'emprunt et cherchant par tous les moyens à réduire l'encours de la dette publique, il se montra partisan de l'impôt du sel ainsi que de diverses augmentations d'impôts indirects et fit voter, en 1873 et 1874, l'augmentation des contributions directes et des droits de timbre et d'enregistrement. L'Assemblée ayant émis un vote défavorable sur le projet de budget pour 1875, il donna sa démission le .

Chapelle Magne au cimetière du Nord de Périgueux.

Il vota pour l'amendement Wallon et pour l'ensemble des lois constitutionnelles de 1875. Au cours des vacances parlementaires d'août 1875, il parla, dans un discours à Périgueux, du « respect dû par tous les bons citoyens aux lois constitutionnelles tant qu'elles ne seront pas révisées ». Élu, le , sénateur de la Dordogne (1er sur 3 par 470 voix sur 683 votants), il prit place sur les bancs du groupe de l'Appel au peuple et opina, quand il vint siéger, avec les conservateurs monarchistes, notamment pour la dissolution de la Chambre (juin 1877) et pour le gouvernement du 16 mai 1877. Mais éloigné le plus souvent des séances du Sénat par la maladie, il mourut en son château de Montaigne, où il s'était retiré, le . Il est enterré dans sa chapelle familiale du cimetière du Nord de Périgueux[3].

Il fut conseiller général du canton de Périgueux (Dordogne, 1852-1870) puis du canton de Villefranche-de-Lonchat (Dordogne, 1872-1879) et président du conseil général de la Dordogne (1852-1879).

Références

Liens externes

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  • Fiche sur le site du ministère français de l'économie, des finances et de l'industrie
  • Assemblée Nationale : base de données des députés français depuis 1789

Sources

Notes

  1. « Cote LH/1686/17 », base Léonore, ministère français de la Culture
  2. cité par le Dictionnaire des parlementaires
  3. Cimetières de France et d'ailleurs

Bibliographie

  • Pierre Benoist, Au pays de Montaigne. Le ministre Pierre Magne, 1806-1879, Périgueux, Éditions Pierre Fanlac, 1986, 74 p.
  • Pierre Brana, Joëlle Dusseau, Pierre Magne. Dans les pas de Napoléon III et de Montaigne, Saint-Macaire, Memoring Éditions, coll. "Figures de Nouvelle-Aquitaine", 2023, 136 p.
  • Joseph Durieux, Le ministre Pierre Magne (1806-1879), d'après ses lettres et ses souvenirs, Paris, H. Champion, 1929, 2 vol, 396 et 430 p.


v · m
Gouvernement Ernest Courtot de Cissey (22 mai 1874 - 25 février 1875)
Sous la présidence de Patrice de Mac Mahon
Guerre Ernest Courtot de Cissey


Ernest Courtot de Cissey
Vice-président du Conseil
Affaires étrangères Louis Decazes
Justice Adrien Tailhand
Intérieur
Finances
Marine et Colonies Louis Raymond de Montaignac de Chauvance
Instruction publique, Cultes et Beaux-Arts Arthur de Cumont
Travaux publics Eugène Caillaux
Agriculture et Commerce Louis Grivart
Liste des sous-secrétaires d’État
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v · m
Gouvernements Albert de Broglie I et II (25 mai 1873 - 16 mai 1874)
Sous la présidence de Patrice de Mac Mahon
Affaires étrangères


Albert de Broglie
Vice-président du Conseil
Justice
Intérieur
Finances Pierre Magne
Guerre François Charles du Barail
Marine et Colonies Charles de Dompierre d'Hornoy
Instruction publique, Cultes et Beaux-Arts
Travaux publics
Agriculture et Commerce
Liste des sous-secrétaires d’État
(← DUFAURE II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DE CISSEY →)
v · m
Gouvernement Charles Cousin-Montauban (10 août 1870 - 4 septembre 1870)
Sous l'empire de Napoléon III
Conseil d'État Julien-Henri Busson-Billault


Charles Cousin-Montauban
Chef de cabinet
Guerre Charles Cousin-Montauban
Agriculture et Commerce Clément Duvernois
Travaux publics Jérôme David
Instruction publique, Cultes et Beaux-Arts Jules Brame
Marine et Colonies Charles Rigault de Genouilly
Affaires étrangères Godefroi de La Tour d'Auvergne-Lauraguais
Justice et Cultes Théodore Grandperret
Finances Pierre Magne
Intérieur Henri Chevreau
(← OLLIVIER) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DÉFENSE NATIONALE →)
v · m
Cabinet Louis-Napoléon Bonaparte IV (17 juillet 1869 - 27 décembre 1869)
Sous l'empire de Napoléon III
Conseil d'État Prosper de Chasseloup-Laubat
Justice et Cultes Jean-Baptiste Duvergier
Affaires étrangères Henri La Tour d'Auvergne
Intérieur Adolphe de Forcade Laroquette
Finances Pierre Magne
Guerre
Marine et Colonies Charles Rigault de Genouilly
Instruction publique Olivier Bourbeau
Travaux publics Edmond Gressier
Agriculture et Commerce Alfred Le Roux
Maison de l'Empereur Jean-Baptiste Philibert Vaillant
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v · m
Gouvernement Louis-Napoléon Bonaparte III (2 décembre 1852 - 17 juillet 1869)
Sous l'empire de Napoléon III
Conseil d'État
Justice
Affaires étrangères
Intérieur
Police générale Charlemagne de Maupas
Finances
Guerre
Marine, Colonies et Algérie
Instruction publique et Cultes
Travaux publics
Agriculture et Commerce
Beaux-Arts
Maison de l'Empereur
Ministres d'État
Ministres sans portefeuille
(← BONAPARTE II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BONAPARTE IV →)
v · m
Gouvernement Louis-Napoléon Bonaparte I et II (3 décembre 1851 - 2 décembre 1852)
Sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte
Ministre d'État
Justice
Affaires étrangères
Intérieur et Beaux-Arts
Police générale Charlemagne de Maupas (1852)
Finances
Guerre Armand Leroy de Saint-Arnaud
Marine et Colonies Théodore Ducos
Instruction publique et Cultes Hippolyte Fortoul
Travaux publics
Agriculture et Commerce
(← DERNIER MINISTÈRE) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BONAPARTE III →)
v · m
Gouvernement Léon Faucher (10 avril - 26 octobre 1851)
Sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte
Intérieur Léon Faucher

Léon Faucher
Chef du gouvernement
Justice Eugène Rouher
Affaires étrangères Pierre Jules Baroche
Guerre Jacques Louis Randon
Marine et Colonies Prosper de Chasseloup-Laubat
Travaux publics Pierre Magne
Instruction publique et Cultes Marie Jean Pierre Pie Frédéric Dombidau de Crouseilhes
Agriculture et Commerce Louis Buffet
Finances Achille Fould
Liste des sous-secrétaires d’État
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v · m
Petit ministère (24 janvier - 10 avril 1851)
Sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte
Justice Ernest de Royer
Affaires étrangères Anatole Brénier de Renaudière
Guerre Jacques Louis Randon
Marine et Colonies Auguste-Nicolas Vaillant
Intérieur Claude-Marius Vaïsse
Travaux publics Pierre Magne
Agriculture et Commerce Eugène I Schneider
Instruction publique et Cultes Charles Giraud
Finances Charles Lebègue de Germiny
(← HAUTPOUL) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (FAUCHER →)
v · m
Gouvernement Alphonse Henri d'Hautpoul (30 octobre 1849 - 24 janvier 1851)
Sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte
Guerre
Alphonse Henri d'Hautpoul
Président du Conseil
Justice Eugène Rouher
Instruction publique et Cultes Félix Esquirou de Parieu
Intérieur
Finances Achille Fould
Affaires étrangères
Agriculture et Commerce
Marine et Colonies Joseph Romain-Desfossés
Travaux publics Jean-Martial Bineau
Liste des sous-secrétaires d’État
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v · m
Gouvernement Guizot (18 septembre 1847 - 24 février 1848)
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Affaires étrangères François Guizot

François Guizot
Président du Conseil
Intérieur Tanneguy Duchâtel
Justice et Cultes Michel Hébert
Guerre Camille Alphonse Trézel
Finances Pierre Sylvain Dumon
Marine et Colonies Louis Napoléon Lannes
Instruction publique Narcisse-Achille de Salvandy
Travaux publics Hippolyte Paul Jayr
Agriculture et Commerce Laurent Cunin-Gridaine
Liste des sous-secrétaires d’État
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