Shunkokan

Shunkokan
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Shunkokan est une hybridation de Yatsushiro et d'un pamplemoussier
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Citrus

Hybride

Citrus shunkokan
hort. ex Tanaka, 1954

Parent A de l'hybridation
Citrus yatsushiro
×
Parent B de l'hybridation
C. maxima spp.

Classification APG III (2009)

Classification APG III (2009)
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Malvidées
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae

Shunkokan (Citrus shunkokan) est un agrume du sud du Japon, hybride d'un pamplemoussier indéterminé (C. maxima) et de Citrus yatsushiro. Yatsushiro (C. yatsushiro hort. ex Yu. Tanaka) est une variété ancienne de mandarine qui n'est plus cultivée, résultant de rétrocroisements entre kunenbo (C. depressa) et la mandarine Kishu dans la région de Kagoshima.

Shunkokan est produit en petites quantités dans les préfectures de Mie et de Wakayama. Le fruit est une curiosité, son jus est réputé agréable.

Dénomination

En japonais シュンコウカン (shunkoukan), souvent écrit shunkokan parfois shunkoukan[1], kanji ou chinois 春光柑 (chūnguāng gān) mandarine lumière du printemps, en coréen 춘광귤 (chungwang-gyul) mandarine de printemps[2]. D'après la rumeur, ce serait Haruo Sato (1892-1964) de Shingū qui lui aurait donné son nom[3].

Tanaka en a fait une espèce: C. shunkokan hort. ex Tanaka [4]. On le rencontre classé comme bigaradier Citrus ×aurantium L. sans que rien ne le justifie[5].

Shunkokan ne figure pas comme marque ou dénomination protégées du NARO (Ministère de l'Agriculture du Japon).

Description

Phylogénie

Tokurou Shimizu et al. (2016) donnent pour parent femelle un pamplemoussier indéterminé et pour fécondateur Kunenbo-A[6]. En 2022, il fait de Kunenbo-A un parent indirect via une seconde fécondation par la mandarine Kishu qui donne yatsushiro (C. yatsushiro hort. ex Yu. Tanaka)[7]. Les satsuma Yatsushiro et Kishu sont comme frères et sœurs[8].

Descendance

Kaikoukan est un agrume important par sa descendance :

  • Andoukan = Kaikoukan x Kishu,
  • Iyo (C. iyo) = Kaikoukan x Dancy. Le iyokan est un agrume qui a connu un grand succès au Japon, il est réputé pour son jus,
  • Sanbokan (C. sulcata) = Kaikoukan x Kishu,
  • Yamabuki (Citrus yamabuki hort. ex Yu.Tanaka) = Kaikoukan x (inconnu),
  • les porte-greffes US-2234 (Shunkokan × mandarine Cleopatra), US-2250 et US-2272 (porte-greffe qui donne des jus colorés aux fruits)[9].

Yoshinori Hasegawa (2013) décrit haruka comme hybride naturel de hyuganatsu et shunkokan[10]. Les analyses postérieures montrent que le parent pollinisateur est natsudaidai et non shunkokan[6].

Phénotype

Le fruit est à maturité en octobre-novembre[11], il est jaune, juteux, sucré (11 °brix) et peu acide[12], de la taille d'une belle satsuma: hauteur 6,7 cm, largeur 8,3 cm. L'arbre est un gros buisson hirsute[13].

Utilisation

Depuis 1995 la production et la superficie cultivée étaient anecdotiques, un petit renouveau se manifeste depuis 2005[14].. Il est consommé en fruit de table[15] et en jus[3] produit à Kozagawa.

Composants fonctionnels

Une composition en flavonoïdes particulière éloigne la bergamote (C. bergamia), Marsh (C. paradisi), la bigarade (C. aurantium), le poncirus et le shunkokan des autres agrumes[16].

Shunkokan contient de l'isorhoifoline (glycoside de flavonoïde) à des «concentrations exceptionnellement élevées» dans l'albédo (101 mg/100g), le jus et le flavedo (51 mg/100g), des niveaux comparables ne se rencontrent que chez sanbokan[16]. L'isorhoifoline intervient dans les formules médicamenteuses de traitement de l'insuffisance veineuse et des crises hémorroïdaires[17].

La narirutine (flavanone) avec 1 920 mg/100g dans la pulpe est 90 fois plus présente que chez citron commun 'Eureka', niveau le plus élevé parmi les agrumes analysés par Yoichi Nogata et al. (2006)[16]. Ces auteurs rangent shunkokan dans un groupe distinct des autres agrumes à cause de la spécificité de leur teneur en flavonoïdes. La narirutine, glycoside de flavone qui montre de puissantes capacités à supprimer l'adipogenèse et l'accumulation de triglycérides intracellulaires au même titre que ceux de sambokan, des mandarines var Knep et Koji[18].

Un effet radioprotecteur a été observé dans le groupe de souris irradiées bénéficiant d'un extrait de shunkokan (2011), les auteurs l'attribuent à la capacité antioxydante du shunkokan[19].

Notes et références

  1. (en) Akira Horibata et Tsuneo Kato, « Phylogenetic relationships among accessions in Citrus and related genera based on the insertion polymorphism of the CIRE1 retrotransposon », Open Agriculture, vol. 5, no 1,‎ , p. 243–251 (ISSN 2391-9531, DOI 10.1515/opag-2020-0026, lire en ligne, consulté le )
  2. « Citrus_2 », sur www.plantnames.unimelb.edu.au (consulté le )
  3. a et b (ja) « 幻のミカン、串本町でジュースに 「佐藤春夫命名」の春光柑:紀伊民報AGARA|和歌山県のニュースサイト », sur www.agara.co.jp (consulté le )
  4. (en) « Citrus shunkokan hort. ex Tanaka », sur www.gbif.org (consulté le )
  5. « PI 539546 GRIN-Global », sur npgsweb.ars-grin.gov (consulté le )
  6. a et b (en) Tokurou Shimizu, Akira Kitajima, Keisuke Nonaka et Terutaka Yoshioka, « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, vol. 11, no 11,‎ , e0166969 (ISSN 1932-6203, PMID 27902727, PMCID PMC5130255, DOI 10.1371/journal.pone.0166969, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Tokurou Shimizu, « Breeding New Premium Quality Cultivars by Citrus Breeding 2.0 in Japan: An Integrative Approach Suggested by Genealogy », Horticulturae, vol. 8, no 6,‎ , p. 559 (ISSN 2311-7524, DOI 10.3390/horticulturae8060559, lire en ligne, consulté le )
  8. (ja) « 御浜町のみかんづくりの歩み », sur 青を編む|三重県御浜町 (consulté le )
  9. Kim D. Bowman, Greg McCollum et Danelle K. Seymour, « Genetic modulation of Valencia sweet orange field performance by 50 rootstocks under huanglongbing-endemic conditions », Frontiers in Plant Science, vol. 14,‎ (ISSN 1664-462X, DOI 10.3389/fpls.2023.1061663/full, lire en ligne, consulté le )
  10. https://www.jstage.jst.go.jp/article/nskkk/60/10/60_609/_pdf
  11. (it) « Arancio shunko-kan sra771 », sur Oscar Tintori - Gli Agrumi In Toscana - Sito Ufficiale e Online Shop (consulté le )
  12. (ja) « 春光柑の苗木(販売) », sur 果樹苗木の生産・販売 株式会社吉岡国光園(苗木屋) (consulté le )
  13. (en) « Citrus shunkokan hort. ex Tanaka RUTACEAE », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  14. (ja) 果物ナビ, « シュンコウカン(春光柑)の産地 栽培面積 収穫量 出荷量|果物統計 グラフ », sur 果物ナビ (consulté le )
  15. « 春光柑 », sur 紀州・福亀堂 (consulté le )
  16. a b et c Yoichi Nogata, Koji Sakamoto, Hiroyuki Shiratsuchi et Toshinao Ishii, « Flavonoid Composition of Fruit Tissues of Citrus Species », Bioscience, Biotechnology, and Biochemistry, vol. 70, no 1,‎ , p. 178–192 (DOI 10.1271/bbb.70.178, lire en ligne, consulté le )
  17. « Composition pharmaceutique sous la forme d'une suspension orale comprenant une fraction flavonoïque et de la gomme xanthane - Patent 2745839 », sur data.epo.org (consulté le )
  18. (en) Kaihui Lu et Yew Mun Yip, « Therapeutic Potential of Bioactive Flavonoids from Citrus Fruit Peels toward Obesity and Diabetes Mellitus », Future Pharmacology, vol. 3, no 1,‎ , p. 14–37 (ISSN 2673-9879, DOI 10.3390/futurepharmacol3010002, lire en ligne, consulté le )
  19. 山下 剛範 et 具 然和, « 春光柑エキスの放射線防護効果および免疫増強効果に関する研究 », 日本放射線影響学会大会講演要旨集, vol. 2011,‎ , p. 263–263 (DOI 10.11513/jrrsabst.2011.0.263.0, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Articles connexes

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