Stella Goldschlag

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Stella Goldschlag
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Biographie
Naissance
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BerlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
Fribourg-en-BrisgauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Stella GoldschlagVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
allemandeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Militaire, informer collaborator, collaboratrice, Gestapo agentVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Gerhard Goldschlag (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Toni Goldschlag (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
GestapoVoir et modifier les données sur Wikidata

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Stella Goldschlag, aussi connue sous son nom d'épouse de Stella Kübler, née en 1922 à Berlin et morte en 1994 à Fribourg (Allemagne), est une Juive allemande qui a collaboré de 1943 à 1945 avec la police nazie dans la traque des juifs vivant clandestinement à Berlin, comme elle même l'avait fait de 1942 à son arrestation en 1943.

Surnommée Greifer (« grappin ») par les juifs de Berlin, elle est responsable de l'arrestation de 600 à 3 000 d'entre eux. Après la guerre, elle est condamnée à dix ans d'emprisonnement, subissant deux procès, un en zone soviétique en 1946, le deuxième à Berlin-Ouest en 1957.

Biographie

Origines familiales

Stella Goldschlag est née et élevée à Berlin, fille unique d'une famille juive assimilée de la classe moyenne[1],[2].

Dans l'Allemagne nazie d'avant la guerre (1933-1939)

Après la prise de pouvoir par Hitler en 1933 et la création du Troisième Reich, elle subit, la politique antisémite du régime nazi. Comme les autres enfants juifs, elle est interdite d'école publique et poursuit sa scolarité à l'école Goldschmidt (en), mise en place par la communauté juive locale. À l'école, elle est réputée pour sa beauté et sa vivacité[1],[2].

La famille connaît des difficultés dès que la loi allemande sur la restauration de la fonction publique du 7 avril 1933 bannit les Juifs des positions d'influence. Son père, Gerhard Goldschlag (de), perd son travail aux Actualités cinématographiques de la compagnie Gaumont.

En 1938, Stella suit une formation comme dessinatrice de mode dans une école des beaux-arts installée Nürnbergerstraße[3].

Après le pogrom de la Nuit de Cristal (novembre 1938), la famille cherche à quitter l'Allemagne mais ne réussit pas à obtenir de visas pour d'autres pays.

Premières années de guerre (1939-1943)

Vers le début de la guerre, chanteuse dans un orchestre de jazz juif, elle épouse le musicien Manfred Kübler[4]. Ils travaillent tous deux sous le statut de travailleurs forcés juifs dans une usine d'armement de Berlin et portent l'étoile jaune[5]. Elle fabrique aussi des faux papiers et se livre occasionnellement à la prostitution[4].

Trois ans plus tard, elle entre dans la clandestinité en cessant de travailler officiellement et de porter l'étoile jaune). Son apparence « aryenne » (blonde aux yeux bleus) lui permet d'échapper aux rafles de 1942, à l'époque des grandes déportations de Juifs berlinois vers les camps d'extermination ; non repérée comme juive, elle n'a pas à présenter ses papiers d'identité, jusqu'au printemps 1943 où elle finit par être arrêtée.

Au service de la Gestapo (1943-1945)

Torturée[5], espérant protéger sa famille de la déportation, elle accepte de collaborer avec la Gestapo. Son action consiste à repérer des juifs clandestins, à se faire passer pour une résistante prête à les aider et à obtenir des informations sur d'autres caches de clandestins.

Malgré cette collaboration, elle n'atteint pas son but. Ses parents sont déportés vers Theresienstadt, mais seront seront ensuite transférés a Auschwitz. Son époux et sa belle-famille sont déportés dès 1943 vers le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Elle poursuit pourtant son travail, désignée sous le nom de Greifer, « grappin »[5] par les Juifs de Berlin, qu'elle continue de traquer jusqu'en , date du dernier convoi de déportés parti de Berlin.

Procès et détention (1946-1957)

À l'arrivée des Soviétiques à Berlin en mai 1945, elle entre dans la clandestinité, mais est arrêtée en octobre dans la zone soviétique d'occupation et condamnée par le tribunal de Moabit à dix ans de détention.

Après avoir purgé sa peine, elle gagne Berlin-Ouest[4] en 1957, et y subit un deuxième procès, mais est condamnée de nouveau à dix années de détention, peine couverte par sa détention en zone soviétique.

Les documents présentés lors de ces procès indiquent que les dénonciations de Stella Goldschlag ont fait entre 600 et 3 000 victimes parmi les Juifs[5].

Après sa libération (1957-1994)

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Par la suite, elle se remarie. Convertie au christianisme, elle serait même devenue antisémite[5].

Mort et funérailles

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En 1994, elle se suicide en se défenestrant, à l'âge de 72 ans[5].

Stella Goldschlag dans la littérature et les arts

Son histoire a inspiré les romans

  • Vera Kaplan de Laurent Sagalovitsch paru en 2016[6]
  • Stella (de) de Takis Würger (de), paru en 2019.

Le film Stella, une vie allemande de Kilian Riedhof, sorti en 2024, est librement inspiré de sa vie. Il se réfère explicitement aux documents des procès de 1946 et de 1957.

Notes et références

  1. a et b (en) Diana Tovar « Stella: The Story of Stella Goldschlag » (lire en ligne)
    Université de Californie à Santa Barbara, Interdisciplinary Perspectives on the Holocaust ()
    « (ibid.) », dans Harold Marcuse (éd.), Prof. Marcuse's lecture course Interdisciplinary Perspectives on the Holocaust
  2. a et b (en) Christian Dirks, « Snatchers: The Berlin Gestapo’s Jewish Informants », dans Beate Meyer, Hermann Simon et Chana Schütz (éds.), Jews in Nazi Berlin: From Kristallnacht to Liberation, Chicago, University of Chicago Press, (ISBN 9780226521572, présentation en ligne), chap. 15, pp. 248–274
  3. Schönhaus 2008, Fortune oblige, p. 140-141.
  4. a b et c Jacky Bornet, « "Stella, une vie allemande" : l’histoire tragique d’une délatrice juive à Berlin durant la guerre », sur Franceinfo, (consulté le )
  5. a b c d e et f « « Stella, une vie allemande » : l’histoire vraie d’une juive qui a dénoncé les siens », sur leparisien.fr, (consulté le )
  6. « L’histoire de Vera Kaplan », L'Hebdo,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Peter Wyden, Stella, New York, Simon & Schuster, 1992 [résumé et analyse par Diana Tovar, history.ucsb.edu « Stella: The Story of Stella Goldschlag » sur le site de l'université de Californie à Santa Barbara]
  • (de) Martin Ros, Schakale des Dritten Reiches. Untergang der Kollaborateure 1944-1945, Stuttgart, Neske, 1997 [« Chacals du Troisième Reich. Chute des collaborateurs 1944-1945 »]
  • Takis Würger (de), Stella (de), 2019
    • Traduction en français : Stella, Paris, Denoël, coll. « Denoël et d'ailleurs », 2020 (EAN 9782207160947) [préface d'Antoine Vitkine]
    • Édition de poche : Stella, Paris, J'ai lu, 2023 (EAN 9782290366486)
  • Laurent Sagalovitsch, Vera Kaplan, Paris, Buchet-Chastel, 2016, 144 p. (ISBN 978-2-283-02997-8) [roman inspiré de la vie de Stella Goldschlag]

Documentaire

  • (de) Die Greiferin. Die Geschichte einer jüdischen Gestapo-Agentin, documentaire de Ferdinand Kroh, BRD, 1995, 43 minutes.

Articles connexes

Liens externes

  • (de) Page sur Stella Goldschlag dans un dossier traitant de la survie dans l'Allemagne nazie, incluant deux interviews audio de l'intéressée :
    • (de) « Ich hab' mir natürlich gar nichts dabei gedacht » Stella Kübler über ihre Zeit als « Greiferin », RealAudio, 27 minutes [« Je n'ai naturellement pas pensé à cela » - Stella Kübler sur l'époque où elle était le « Grappin »]
    • (de) « Es war ein Teufelskreis » - Stella Kübler bestreitet die Verantwortung für ihre Taten, RealAudio, 32 minutes [« C'était un cercle vicieux » - Stella Kübler refuse la responsabilité pour ses actes]

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