Abba Kovner

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Abba Kovner
Abba Kovner au procès d'Adolf Eichmann en 1961.
Biographie
Naissance
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Sébastopol ou AchmianyVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
Ein HaHoresh (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Ein HaHoresh (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
israélienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Écrivain, poète, officierVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Vitka Kempner (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Fareynikte Partizaner OrganizatsyeVoir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Front de l'EstVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Prix Shlonsky (d) ()
Prix Brenner ()
Prix Israël ()
Prix Bialik ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

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Abba Kovner, est un poète, écrivain et partisan juif d'origine lituanienne né le à Sébastopol en Ukraine et mort le à Ein HaHoresh (en) en Israël.

Jeunesse

Abba Kovner naît à Sébastopol en Ukraine mais sa famille immigre peu de temps après à Vilnius en Lituanie, où il grandit et étudie à l'académie hébraïque de Vilna et à l'école des arts. Pendant ses études, il rejoint et devint un membre actif du mouvement de jeunesse socialiste sioniste Hachomer Hatzaïr. En , Vilnius est occupée par l'armée soviétique et devient la capitale de la Lituanie soviétique. Abba Kovner intègre un mouvement de résistance antisoviétique.

Seconde Guerre mondiale

En , les nazis envahissent la Lituanie et bâtissent le ghetto de Vilnius. Kovner et plusieurs de ses amis réussissent à s'en échapper et se réfugient dans un couvent de dominicains de la banlieue de Vilnius. Il retourne plus tard dans le ghetto et assiste au massacre de milliers de Juifs. Estimant qu'une révolte était possible, il décide de former un groupe de combattants juifs, la Fareynikte Partizaner Organizatsye (Organisation des partisans unis) en lien avec les partisans pro soviétiques aux côtés de Itzhak Wittemberg, Vitka Kempner et de Rozka Korczak en 1942[1]. Pendant quelques semaines, il trouve refuge au monastère de la Sœur Bertranda, où il écrit son manifeste pour une révolte du ghetto[2]. Il commande un groupe de partisans réfugiés dans les forêts de Vilnius, qui luttent contre les soldats nazis.

Vengeance

Il survit à la Shoah et après la libération par les Soviétiques en 1945, il fonde le mouvement Berihah qui organise l'immigration des Juifs vers le futur État d'Israël.

Abba Kovner fonde aussi le groupe des Nakam qui vise à se venger des responsables de la Shoah, avec des actions visant des civils et prisonniers allemands :

  • Plan A : empoisonner le réseau d'approvisionnement en eau de grandes villes allemandes avec comme cibles principales : Nuremberg, Hambourg et Munich ;
  • Plan B : empoisonner le réseau d'approvisionnement de camps de prisonniers allemands dont celui de Nuremberg et de Dachau[3].

Kovner se charge alors de se rendre en Israël pour obtenir du poison en quantité suffisante. Il retourne ensuite en Europe, mais est arrêté sur le bateau qui le mène en France. Un de ses amis jete le poison à la mer[3].

En , les membres de la Nakam interviennent dans une boulangerie utilisée pour fournir du pain pour le camp d'internement de Langwasser (en) près de Nuremberg, où de nombreux prisonniers de guerre allemands étaient détenus. Ils recouvrent la plupart des pains avec de l'arsenic, mais sont perturbés et fuient avant de terminer leur travail. Plus de 2 200 des prisonniers allemands tombent malades et 207 sont hospitalisés, mais aucun décès n'est signalé[4]

Une fois libéré, il retourne en Israël et rappelle les membres de Berihah en Israël après avoir finalement réussi à empoisonner à l'arsenic le pain destiné aux prisonniers du camp de Nuremberg.

Israël

Kovner rejoint la Haganah en , et peu de temps après, Israël déclare l'indépendance, en . Il devient capitaine de la Brigade Givati dans l'armée de Tsahal.

Pendant la guerre israélo-arabe de 1948-1949, il devient célèbre pour ses « pages de bataille », intitulées « mort aux envahisseurs ! », qui contenaient des nouvelles du front. Cependant, le ton des pages qui appelaient à la vengeance de l'Holocauste et qui traitaient l'ennemi égyptien de vipères et de chiens bouleverse de nombreux dirigeants politiques et militaires israéliens[5]. Dans ses écrits, il attise les sentiments les plus cruels des soldats, justifiant les exactions : « Massacrez ! Massacrez ! Massacrez ! Plus vous tuez de chiens meurtriers, plus vous vous améliorez. Plus vous améliorez votre amour de ce qui est beau et bon et de la liberté[6]. ».

De 1946 à sa mort, Kovner réside au kibboutz Ein HaHoresh (en). Il est membre du parti Mapam et Hachomer Hatzaïr, mais n'a jamais un rôle politique officiel. Il joue un rôle majeur dans la conception et la construction de plusieurs musées de l'Holocauste, y compris le Musée de la Diaspora à Tel Aviv[7].

Il meurt en 1987 d'un cancer des cordes vocales, peut-être en raison de sa forte consommation de tabac. Son épouse, Vitka Kempner, est une partisane dans les forêts de Lituanie[4].

Notes et références

  1. « ROZKA KORCZAK-MARLA », jwa.org (consulté le )
  2. « Anna Borkowska », sur Yad Vashem
  3. a et b Ofer Aderet, « La ligue des justiciers juifs », Courrier International, no 1517,‎ , p. 54, traduction d'un article paru le 8 novembre dans Ha'Aretz.
  4. a et b Tom Segev (1993). The Seventh Million. Translated by Haim Watzman. Hill and Wang. p. 140–152.
  5. Avivai Becker, "The battle still rages — the story of an Israeli war survivor", Haaretz, April 25, 2004.
  6. Sylvain Cypel, « Pillages, racisme, expulsions... La conquête de la Palestine racontée par les combattants », sur Orient XXI,
  7. "Israel Prize Official Site - Recipients in 1970 (in Hebrew)".

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Abba Kovner, sur Wikimedia Commons

Articles connexes

Bibliographie

  • Ad Lo-Or (1947), recueil de poèmes, décrit sur un ton lyrique et dramatique la résistance des partisans dans les forêts d'Europe de l’Est.
  • Ha-Mafteach Tzalal (1951) parle aussi de ces combats.
  • Pridah Me-ha-darom (1949) et Panim el Panim (1953) raconte l'histoire de la Guerre israélo-arabe de 1948.

Liens externes

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    • Bait La Zemer Ha-Ivri
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