Jan Zwartendijk

Jan Zwartendijk
Jan Zwartendijk
Biographie
Naissance
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RotterdamVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
EindhovenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
néerlandaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Diplomate, résistant, consulVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Juste parmi les nations ()
Croix du Sauveur de vie (d) ()
Honorary Medal for Charitable Assistance (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

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Jan Zwartendijk, né le à Rotterdam et mort le à Eindhoven, est un homme d'affaires et diplomate néerlandais. En poste à Kaunas, en Lituanie durant la Seconde Guerre mondiale, il aide des Juifs à fuir l'Europe en 1940 et est à ce titre reconnu comme Juste parmi les Nations.

Action pendant la Seconde Guerre mondiale

Zwartendijk dirigeait les usines Philips en Lituanie. À partir du , du fait de l'occupation de son pays par l'Allemagne nazie, il fit fonction de consul des Pays-Bas en Lituanie, ou plus précisément représentant consulaire du gouvernement en exil. Il était sous l'autorité de l'ambassadeur des Pays-Bas en Lettonie, De Decker.

Lorsque l'Union Soviétique envahit la Lituanie en 1940, certains Juifs néerlandais résidents en Lituanie ont approché Zwartendijk pour obtenir un visa pour les colonies néerlandaises. Avec l'aval de De Decker, Zwartendijk accepta de les aider. L'information se propagea parmi les Juifs qui avaient fui la Pologne occupée par les allemands, qui sollicitèrent alors également son aide.

Outrepassant la procédure officielle, Zwartendijk signait une déclaration selon laquelle l'île de Curaçao, colonie néerlandaise des Antilles, n'exigeait pas de visa. Il omettait la seconde partie de la procédure officielle, qui stipulait que l'autorisation du gouverneur de Curaçao était exigée. En fait, les premiers "visas" de ce type ont été émis par De Decker lui-même, et les Juifs ont approché Zwartendijk quand ils ont su que cette opportunité inhabituelle se présentait.

Faute de liaison maritime pour Curaçao, les réfugiés obtenaient un visa de transit par le Japon, que leur accordait généreusement le vice-consul du Japon à Kaunas, Chiune Sugihara, outrepassant l'avis négatif de sa hiérarchie. Les deux diplomates ont ainsi permis à de nombreux réfugiés de fuir la Lituanie pour l'Extrême-Orient via le chemin de fer transsibérien. Les Juifs pouvaient alors entrer sans visa au ghetto de Shanghai, dans la concession internationale occupée par le Japon.

Dans les trois semaines suivant le , Zwartendijk émit plus de 2 400 visas pour Curaçao ou le Surinam. Lorsque l'Union Soviétique annexa la Lituanie le , le bureau de Philips fut fermé, ainsi que les ambassades et consulats à Kaunas. Zwartendijk retourna aux Pays-Bas occupés, pour travailler au siège de Philips à Eindhoven, jusqu'à sa retraite. Il ne parla pas de son action en Lituanie.

Zwartendijk est mort en 1976.

Distinctions posthumes

En 1996, Boys Town Jerusalem (en), un orphelinat et école de formation professionnelle de Jérusalem, organisa un dîner en hommage à Zwartendijk à New York et annonça la création du Prix Jan Zwartendijk pour les valeurs et l'éthique humanitaire[1].  Depuis, ce prix a été décerné à d'autres sauveteurs de Juifs, y compris le Président Luis Manuel Quezon et le peuple de la République des Philippines[2],[3].

En 1997, Yad Vashem lui a attribué le titre de Juste parmi les nations.

Le Zwartendijk a reçu à titre posthume la Croix des Sauveteurs de la République de Lituanie, une décoration attribuée aux personnes qui, au péril de leur vie, ont tenté de sauver des vies.

Dans le roman Les Extraordinaires Aventures de Kavalier et Clay, de Michael Chabon, le personnage Josef Kavalier reçoit des visas de Zwartendijk et de son allié Chiune Sugihara.  Même si le roman ne désigne pas nommément ces deux hommes, il décrit un "Néerlandais consul à Kovno qui délivrait frénétiquement des visas pour Curaçao, en bonne intelligence avec un diplomate japonais qui accordait un visa de transit" (p. 65).

Jan Zwartendijk apparaît personnellement dans le roman Shanghaï-la-juive, de Michèle Kahn. Anna, une jeune fille polonaise reçoit à Kaunas (Kovno), à la dernière minute, les visas tamponnés par Zwartendijk et Chiune Sugihara, consul du Japon. "Le visa de la dernière chance"! s'écrie un personnage p.290 (Éditions Le Passage). On estime que les deux consuls ont sauvé de six mille à huit mille vies.

Voir aussi

Jan Brokken Les Justes Editions Noir sur Blanc

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jan Zwartendijk » (voir la liste des auteurs).
  1. Ernest G. Heppner, « Executive Summary: IN TRIBUTE TO AN ACT OF COURAGE AND DECENCY », h-net.msu.edu (consulté le )
  2. « Philippine Humanitarian Deeds to be Honored by Boys Town Jerusalem », Embassy of the Philippines (Israel) (consulté le )
  3. Gilli Mazza, « Saying Thank You After 73 Years », Ynetnews (consulté le )

Liens externes

  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
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    • Pologne
    • Israël
    • WorldCat
  • Jan Zwartendijk sur le site du mémorial de Yad Vashem
  • Zwartendijk sur Remember.org
  • Zwartendijk sur JewishVirtualLibrary.org
  • Zwartendijk dans l'Encyclopédie de l'Holocauste
  • Zwartendijk sur Isurvived.org
  • Zwartendijk à la Fondation Raoul Wallenberg
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