Jules Fainzang

Jules Fainzang (né Chil Fajnzang^[1]), né à Varsovie, en Pologne le 18 mai 1922 et mort le 21 décembre 2015, est un juif français, d'origine polonaise, survivant de la Shoah et témoin.

Jules Fainzang^[2] est né à Varsovie le 18 mai 1922.

Il est le fils de Meilech Fajnzang et de Ides Fajnzang. Meilech Fajnzang est né le 22 décembre 1895 à Varsovie en Pologne ^[1]. Ides Fajnzang (née Lichtinger), est née le 26 mai 1894 à Varsovie en Pologne^[1].

Les parents sont des juifs d'origine hassidique. Meilech Fajnzang est un tailleur. Ines Fajnzang fait de la broderie à domicile.

Le yiddish est la langue maternelle de Jules Fainzang.

En 1925, Les parents Fajnzang décident de quitter la Pologne, avec leurs trois enfants: Esther, Jules et Joseph^[3], pour émigrer à Haïfa, en Palestine mandataire. Sa sœur Esther y meurt du typhus. Des médecins conseillent de quitter le pays, pour raisons de santé. La famille part en Europe. Il n'est pas question de retourner en Pologne^[3].

La famille Fanjzang va à Anvers, en Belgique, en 1927, car le père a un cousin, marchand de poisson, qui y habite. La famille espère toujours pouvoir retourner en Palestine. Jules Fainzang fait partie du mouvement de jeunesse Hashomer Hatzaïr^[3].

La famille Fajnzang habite à Anvers de 1927 jusqu'au 10 mai 1940, avec l'invasion de la Belgique par les Allemands^[2].

En mai 1940, la famille Fajnzang se réfugie en France. Elle s'installe dans le le village de Lizac dans le Tarn-et-Garonne, en zone libre^[2].

La famille Fajnzang, composée des parents et cinq enfants: quatre garçons (dont Jules, Joseph et Daniel) et une fille, Suzette, est recueillie par M. Messegué, agriculteur, qui héberge les sept personnes dans une petite maison près de sa ferme^[4].

Suzette Fajnzang est placée à Moissac, dans la maison des éclaireurs israélites de France, située 18, quai du Port, avec d'autres enfants juifs, sous la direction de Shatta Simon et Bouli Simon. Les Simon sauvent près de 500 enfants juifs. En novembre 1942, les Allemands envahissent le sud de la France. Il faut cacher les enfants dans tout le Sud-Ouest. Suzette et Daniel sont cachés à Beaumont. Suzette est cachée au couvent, sous le nom de Marie-Suzanne Floret. Daniel est caché rue Despeyrous dans l'ancien Lycée professionnel, aujourd'hui maison de retraite. Ils se rencontrent à la cantine mais font semblant de ne pas se connaître^[5].

En mars 1942, Jules Fainzang, son père, Meilech Faizang, et son frère Joseph sont arrêtés par des gendarmes français à Lizac et internés au Camp de Septfonds (Tarn-et-Garonne)^[5].

Joseph Fajnzang s'évade pendant le transfert des prisonniers juifs du camp de Septfonds et s’engage dans la résistance^[3],[6].

Jules Fainzang est transféré au camp de Drancy et déporté à Auschwitz, par le Convoi No. 25, en date du 28 août 1942. Ses parents sont déportés à Auschwitz par le Convoi No 30, en date du 9 septembre 1942^[1] et assassinés à leur arrivée^[5].

Avant l'arrivée de Jules Fainzang à Auschwitz, le convoi le transportant s'arrête dans la gare de Kosel et les hommes entre 18 et 45 ans reçoivent l’ordre de descendre des wagons. Il travaille pendant un mois dans une forge. Il est transféré alors au camp de Laurahütte, (Haute-Silésie), camp satellite de Auschwitz. Il est transféré ensuite à Blechhammer. Il doit travailler au chantier de construction d’une usine d’armement. Le 21 janvier 1945, avec l’approche de l'armée rouge, les détenus de Blechhammer, dont son ami Walter Spitzer, doivent faire la Marche de la mort jusqu'à Gross-Rosen. Ils sont alors transportés en train vers Buchenwald. Jules est libéré par l’armée américaine le 13 avril 1945. Il est l’un des huit survivants du convoi n°25, parti de Drancy^{[5],[7],[8], [9]}.

En 1945, après un bref engagement dans l'armée américaine (sa connaissance de l'allemand et du yiddish étant utiles), il rentre à Paris. Il passe par l'hôtel Lutétia. Il retrouve sa fratrie. Il devient tuteur légal de ses quatre frères et sœurs. Sa plus jeune sœur prend un bateau pour la Palestine. Jules Fainzang voudrait également y aller mais son départ est retardé par la Guerre israélo-arabe de 1948^[3].

Il rencontre à Paris une jeune femme, Paulette Olère, dont les parents, originaires de Varsovie, ont été déportés à Auschwitz. Le couple se marie en 1948, mais Jules n’arrive pas à convaincre son épouse de partir en Israël, car elle parle le yiddish mais pas l'hébreu^[3].

Jules Fainzang et son frère Joseph Fainzang sont proches du parti communiste. En 1951, ils sont interpelés par la police alors qu’ils collent des affiches à Saint-Mandé pour la manifestation du 1er mai. Joseph Fainzang, naturalisé français, n’est pas inquiété. Jules Fainzang, par contre, doit quitter le territoire français. Il rencontre Jacques Duclos, qui lui conseille d'aller à Varsovie. Il part en Pologne, dont il ne connait pas la langue. Il y reste neuf ans, avant de pouvoir rentrer en France en 1960 avec son épouse et ses enfants^[3].

Jules Fainzang devient un témoin de la Shoah^{[10],[11],[12],[13],[14]}.

Jules Fainzang et son épouse Paulette Faizang ont trois enfants nés à Varsovie: Esther (morte en Palestine), Jules et Joseph, puis une fille, Suzette, née en 1930^[4], à Anvers puis deux enfants, nés à Agen où il vivent de 1945 à 1950. Ils ont 3 petits enfants et 4 arrière-petits-enfants^[8],[4].

Les cinq enfants Fainzang et leurs descendants se rendent à Lizac, le jour du souvenir des déportés^[4].

• Jules Fainzang, Mémoire de déportation, Paris, Harmattan, coll. « Mémoires du XXe siècle », 2002, 169 p. (ISBN 978-2-7475-3393-5, OCLC 231968410, lire en ligne)^,[5].

• Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms.FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France), 2012.
• Alban Perrin. Comment devient-on français quand on est juif et polonais ? Itinéraires comparés de rescapés de la ShoahBulletin du Centre de recherche français à Jérusalem [Online], 22 | 2011, Online since 25 March 2012, connection on 11 August 2024. URL: http://journals.openedition.org/bcrfj/6563

• Walter Spitzer
• Blechhammer
• Camp de Septfonds

• Jules Fainzang, rescapé d'Auschwitz témoigne au collège Saint-Michel de Reims.Présentation et extraits du film réalisé par Dominique SILLAND. pedagogie.ac-reims.fr.

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